FOCUS – Jacques Wiart, conseiller municipal à Grenoble dans l’équipe d’Eric Piolle, publie État de l’environnement dans l’agglomération grenobloise. Les défis à relever aux éditions Campus ouvert. Un tour d’horizon documenté, original par son approche globale, sur les questions environnementales touchant Grenoble et sa région. De quoi donner envie de déménager ou de s’engager. Au choix. Difficile de rester indifférent…
L’environnement est devenu une préoccupation de premier plan, tant l’activité humaine et la qualité de vie en dépendent.
Préoccupé de longue date par le sujet, Jacques Wiart, 63 ans, ingénieur à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), militant au Réseau citoyen et conseiller municipal de l’équipe d’Eric Piolle, vient de publier un livre-bilan : État de l’environnement dans l’agglomération grenobloise. Les défis à relever. Un ouvrage, édité par Campus ouvert et distribué par L’Harmattan, « pionnier par son approche à la fois globale et territoriale », commente l’éditeur.
L’une des éminences grises d’Eric Piolle, maire de Grenoble
« J’ai écrit ce livre au titre d’habitant citoyen, revendique modestement, Jacques Wiart, grenoblois d’adoption et natif du Nord de la France. J’ai eu la chance de rencontrer un éditeur militant, Campus ouvert, pour concrétiser ce projet. » Jacques Wiart n’est toutefois pas exactement un citoyen ordinaire…
Ingénieur en agriculture, docteur en écologie appliquée, détenteur d’un master en management, il est devenu l’expert « environnement » d’Eric Piolle lors de la campagne de celui-ci aux dernières élections municipales.
Jacques Wiart prépare ainsi, dès 2013, de nombreuses « fiches » sur l’environnement pour étayer le programme du futur maire.
Des « fiches » efficientes puisqu’en avril 2014 Eric Piolle est élu. Et le « citoyen éclairé », comme se définit lui-même Jacques Wiart, devient alors conseiller municipal délégué aux déplacements et à la logistique urbaine. Il participe, depuis sa prise de fonction, à la mise en œuvre des nouvelles orientations dans la politique de déplacement et de stationnement à Grenoble, avec plus ou moins de succès.
De fil en aiguille, en deux ans de préparation de campagne d’Eric Piolle, Jacques Wiart a compilé beaucoup d’informations, au point de se dire que « cela mériterait de faire quelque chose de complet, et de le diffuser à un large public ». En 2015, l’ouvrage est quasiment prêt.
Néanmoins, l’auteur doit le remanier, du fait du transfert de nouvelles compétences de la Ville à la Métropole grenobloise et de l’actualité “environnement” particulièrement fournie. Avec, notamment, la mise en place d’un nouvelle politique pour la réduction de déchets, et de diverses conventions signées avec l’État.
« Rendre le citoyen plus conscient »
Dans cet ouvrage de 322 pages, préfacé par le réalisateur Gaël Derive, Jacques Wiart aborde à travers dix chapitres les grandes questions environnementales qui concernent tout particulièrement la cuvette grenobloise : pollutions de l’air, sonore et lumineuse, traitement des déchets, qualité de l’eau, raréfaction des terres agricoles, pollution des sols, risques majeurs naturels et technologiques, ondes électromagnétiques, réchauffement climatique et ses conséquences (mise à mal de la biodiversité, fonte des glaciers, îlots urbains de chaleur, espèces invasives, etc).
Exposant les causes, conséquences et mécanismes à l’œuvre pour chacun des sujets retenus, Jacques Wiart apporte des faits, des chiffres et cite des rapports afin d’étayer sa réflexion. « Tous les chapitres ont été relus par des spécialistes de ces thématiques », précise-t-il.
A souligner aussi, la volonté de l’auteur de faire œuvre de pédagogie, en ponctuant chaque chapitre par un résumé. « Je ne vise pas l’ingénieur spécialisé, déclare le militant écologiste. J’ai essayé d’adopter un style journalistique, de proposer une rédaction accessible pour rendre le citoyen plus conscient et lui donner envie de contribuer à l’amélioration de l’environnement. »
Des problèmes (encore) sans solutions
De l’avis des premiers lecteurs, l’ouvrage procure des ressentis variés : certains l’ont trouvé plutôt optimiste, d’autres au contraire plutôt anxiogène. Il est vrai que l’ouvrage n’apporte pas des solutions à tous les problèmes. Mais tel n’est pas son rôle.
Il présente tout bonnement l’état des lieux, les enjeux et les mesures apportées… quand il y en a. « Certains problèmes sont pris à bras le corps. Par exemple, les collectivités se mobilisent fortement pour le retour de la nature en ville, explique Jacques Wiart. En matière de traitement des déchets, on est en revanche à la croisée des chemins », est-il forcé de reconnaître.
Le chapitre qui lui a posé le plus de difficultés ? Le docteur en écologie appliquée ne s’en cache pas. C’est de loin celui sur le rayonnement des nuisances électromagnétiques. « C’est moins inquiétant que je ne le pensais, lâche-t-il au demeurant. J’ai écrit ce chapitre avec sincérité, en tout cas, après avoir pesé les divers arguments, et en l’état des connaissances actuelles. » Mais sur ce point et bien d’autres, à l’évidence, les avis divergent…
Séverine Cattiaux
LES DROITS D’AUTEUR SERONT REVERSÉS A LA MNEI ET A LA FRAPNA
Les coûts de publication liés à la préparation, à l’impression et à la diffusion du livre ont été couverts par 5 000 euros de dons. 3 000 euros ont été collectés sur la plateforme Kocorico de la Banque populaire Auvergne-Rhône-Alpes. Le fonds de dotation de la banque a, lui, participé à hauteur de 2 000 euros.
L’ouvrage est vendu au prix de 20 euros. L’intégralité des droits d’auteur est reversée à la Maison de la nature et de l’environnement de l’Isère (MNEI) et à la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna). Un coup de pouce financier qui ne sera pas de trop, après les réductions budgétaires subies ces dernières années.