DÉCRYPTAGE – Alors que la Fédération française des usagers de la Bicyclette (Fub) s’est fixé l’objectif d’une France cyclable pour 2030, qu’en est-il des moyens mis en œuvre dans la région urbaine grenobloise pour développer la pratique du vélo ? Les chronovélos ont fait décoller la pratique cycliste à Grenoble et dans la proche banlieue. Mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt, brocardent les élus écologistes et les militants pro-vélo. Pour eux, trop de concessions sont encore faites à la voiture, alors que l’enjeu climatique et sociétale nécessite d’opérer des choix plus radicaux.
Depuis le début de l’année 2024, pas loin de 4 000 cyclistes en moyenne circulent chaque jour sur la chronovélo 1, au niveau du cours Lafontaine de Grenoble, d’après le compteur installé par le Smmag1Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise. Il s’agit de l’un des endroits les plus fréquentés à vélo sur tout le réseau des chronovélos, selon l’observatoire des mobilités.
Chronovélo 1, mars 2024. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Identifiées par les cyclistes, ces pistes larges séparées des voitures ont sans aucun doute permis de faire décoller la pratique du vélo à Grenoble et ses environs, depuis 2015. Reliant les communes périphériques en passant par la ville-centre, les quatre chronovélos désormais en grande partie opérationnelles représentent 34 km de pistes sur les 450 km d’itinéraires cyclables. Les 31 compteurs plantés sur le parcours des chronovélos enregistrent ainsi des chiffres de fréquentation régulièrement en hausse, confirmant le succès de ce type d’aménagement.
Néanmoins, pour peu qu’on élargisse le champ de vision, on s’aperçoit que la pratique du vélo reste limitée. Elle ne couvre, en réalité, que 8 % des déplacements sur le centre urbain de la métropole et que 2 % sur la périphérie de l’aire grenobloise, selon la dernière enquête mobilité 2019 – 2020. De quoi garder les pieds sur terre.
Pour mémoire, l’objectif national du plan Vélo du gouvernement, lancé en 2018, préconise d’atteindre 12 % de part modale en vélo pour 2030. Par conséquent, le Smmag22Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise et les collectivités qui le constituent ont du pain sur la planche. Reste à savoir si le programme, la volonté politique et les moyens affichés seront bien au rendez-vous. Ce dont un certain nombre de militants cyclistes ne sont pas vraiment convaincus.
Une métropole qui investit pour le vélo et encore beaucoup pour la voiture
« On a un plan aujourd’hui qui est extrêmement ambitieux », assure Sylvain Laval, vice-président en charge des infrastructures cyclables de Grenoble-Alpes Métropole et du Smmag. Je rappelle que, par rapport au mandat précédent, on a accéléré la cadence en terme de budget. L’EPCI3établissements publics de coopération intercommunale [Grenoble Alpes Métropole, ndlr] va investir 30 millions d’euros pour six ans pour l’aménagement des pistes cyclables. »
La troisième voie de l’A480 a ouvert mercredi 20 juillet 2022 sur une portion, dans le sens Grenoble-Lyon, et le lendemain dans le sens Lyon-Grenoble. © Jeremy Howlett – Place Gre’net
Observateur attentif des politiques ayant trait aux mobilités dans l’agglomération grenobloise, Mehdi Tadjine, vice-président de l’ADTC – se déplacer autrement trouve l’approche de la Métropole quelque peu ambivalente. Les investissements opérés, ces dernières années, sont encore très favorables à l’essor de la voiture, déplore ainsi le militant : « On n’est pas très convaincus de la réelle volonté de réduire la voiture prédominante sur le territoire quand on voit que le projet phare des élus c’est l’élargissement de l’A480, pour lequel la Métro a investi 60 millions sur un total de 350 millions d’argent public. »
Une programmation « assez ambitieuse » mais « sans calendrier » déplore l’ADTC
Si le militant pro-vélo reconnaît des avancées dans les aménagements cyclables, il ne peut s’en satisfaire. Ainsi, la moitié des 450 km d’itinéraires cyclables du réseau de l’agglomération grenobloise n’est pas séparée du trafic motorisé, souligne Mehdi Tadjine. Ce qui constitue un frein pour attirer de nouveaux pratiquants, de l’avis du vice-président d’ADTC – se déplacer autrement.
« Aujourd’hui, ce qui retient certaines personnes de faire du vélo, c’est la peur à vélo car le risque objectif n’est pas si élevé que cela à vélo en agglomération. Et la peur se réduit avec de bons aménagements sécurisés. Quand on fait des séparations des pistes, c’est ça qui fait monter l’usage. »
Mehdi Tadjine, vice-président de l’ADTC – se déplacer autrement. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Mais ce sont aussi les projets cyclables pour les prochaines années qui inquiètent le militant. La programmation des futurs aménagements prévue par le Smmag laisse Mehdi Tadjine dubitatif. « Le schéma directeur qu’on nous a présenté incluant le Voironnais et le Grésivaudan a l’air assez ambitieux mais il ne fait apparaître aucune date, aucun calendrier, aucun moyen en face. Je ne vois pas comment on peut atteindre des objectifs sans indiquer le chemin pour y arriver. »
« Politiquement, on est tous d’accord sur ce qu’il faut faire. Maintenant, la question c’est « À quelle vitesse ? » Mais pour nous, ça ne va pas assez vite », déclare Lionel Coiffard, co-président du groupe Uma.
Le Smmag et la Métropole de Grenoble ne sont pas assez volontaristes en matière d’aménagements cyclables. Tel est également l’avis de Lionel Coiffard, co-président du groupe métropolitain Une Métropole d’avance (Uma). Un point de vue qui n’étonne guère de la part du groupe Uma. Ce dernier compte en effet parmi ses 31 colistiers nombre d’élus écologistes, dont le maire EELV de Grenoble Éric Piolle, l’élu grenoblois Yann Mongaburu, ex-président du Smmag, ou encore Gilles Namur, adjoint en charge des mobilités à Grenoble.
Une partie des élus du groupe Uma au conseil métropolitain extraordinaire de Grenoble-Alpes Métropole, vendredi 28 avril 2023. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
« Politiquement, on est tous d’accord sur ce qu’il faut faire. Maintenant, la question c’est « À quelle vitesse ? » Mais pour nous, ça ne va pas assez vite. Il y a vraiment urgence à accélérer le déploiement des pistes cyclables », insiste Lionel Coiffard, lui aussi élu EELV.
Les raisons qui poussent à accélérer ? « Le changement climatique impose aux gens de changer plus vite de modes de mobilité que ce que nous pensions collectivement, répond l’élu. Beaucoup de gens sont prêts. Il faut leur donner les moyens de le faire maintenant. »
Lionel Coiffard, lors du conseil métropolitain, 3 février 2023. © Agathe Bréchemier, Place Gre’net.
Les voitures de Crit’air 3 n’auront, en outre, pas le droit de circuler dans la Zone à faibles émissions (ZFE) de la Métropole de Grenoble à partir du 1er janvier 2025, argue Lionel Coiffard. Quelque 35 000 propriétaires de véhicules de Crit’air 3 vont en effet devoir trouver un plan B. « Les gens ont des fins de mois difficiles, et les prix ne vont pas descendre. Le vélo est aussi une réponse sociale, considère Lionel Coiffard. On a également des aides. C’est pas mal fait. Le Smmag a fait évoluer certains critères. »
Les écologistes plaident pour la création de nouvelles « Tempo vélos »
Balayant les critiques des écologistes et militants, Sylvain Laval fait mine de prendre de la hauteur. « Cette impression que ça ne va pas assez vite est inévitable parce qu’il y a de plus en plus de gens qui pratiquent le vélo et veulent de plus en plus d’aménagements. C’est tout-à-fait normal mais on ne peut pas aller plus vite que la musique. Développer de nouveaux aménagements, ce n’est pas facile techniquement. C’est coûteux et ça prend du temps, de l’ingénierie. »
Sylvain Laval, président du Smmag, entouré de droite à gauche par Henri Baile, président de la com com du Grésivaudan et premier vice-président du Smmag, Luc Rémond, vice-président (VP) de la com com du Pays voironnais et VP du Smmag, Philippe Lorimier, maire de Crolles, Coralie Bourdelain, VP du Smmag et VP de la com com du Grésivaudan, et Christophe Ferrari, président de la Métropole. © Smmag
Avec toute la bonne volonté du monde, bien malin qui pourrait s’affranchir, il est vrai, des contraintes administratives, techniques et budgétaires qu’évoque le président du Smmag. Lionel Coiffard ne nie toutefois pas ces difficultés. C’est pourquoi son groupe propose de déployer, sans attendre, des aménagements temporaires, « comme on a su le faire pendant le covid avec les Tempo vélos pour que les gens puissent basculer d’un univers à un autre et faire leur expérimentation », étaye l’écologiste.
Sur l’avenue Gabriel-Péri, les voitures ont gagné la partie face à la Tempo vélo
Pas sûr, toutefois, que les pistes de vélo provisoires soient toujours dans l’air du temps. Les Tempo vélos, comme elles ont été baptisées dans l’agglomération grenobloises, sont nées dans un contexte très spécifique où les villes étaient au pied du mur.
Avec le retour de la circulation routière, à la fin du confinement, certaines pistes provisoires ont été maintenues, là où des aménagements cyclables avaient été prévus à moyen terme. Par contre, les Tempo vélos, trop en avance sur leur temps, ont été dégagées pour laisser la voiture reprendre sa place. Tel est le sort qu’a connu la Tempo vélo de l’avenue Gabriel-Péri qui traverse les communes de Grenoble et de Saint-Martin-d’Hères.
« La Tempo vélo occasionnait une congestion insupportable sur l’avenue tous les jours », justifie Christophe Bresson, adjoint aux mobilités de Saint-Martin‑d’Hères. À la place, la commune a, dans un premier temps, envisagé « une bande cycle avec potelet ». Après étude, la proposition a été écartée par les services de la Métropole, qui ont considéré l’aménagement trop dangereux. « Techniquement, ça paraissait relativement facile, reconnaît l’adjoint, mais la Métropole voyait mal comment sécuriser les cyclistes aux trois grands carrefours de l’avenue. »
Traçage d’une « pseudo » piste cyclable sur l’avenue Gabriel-Péri à Saint-Martin-d’Hères. Une opération de désobéissance civile non violente, organisée par Alternatiba – ANV Cop 21 et Parlons‑Y Vélo, samedi 26 novembre 2022. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
La Tempo vélo était l’opportunité de changer le caractère autoroutier de cette entrée de ville, se désolent de leur côté les militants pro-vélo. « L’avenue Gabriel-Péri fait 43 mètres de large. On peut bien réduire la place de la voiture pour en redonner au cycle », martèle Mehdi Tadjine. Et laisser les trottoirs aux piétons…
« Ce qui est aussi très dangereux sur cette avenue, c’est la bande cyclable sur les trottoirs, entre Grenoble et le domaine universitaire, souligne en effet le vice-président de l’ADTC – se déplacement autrement. En vélo, on passe parfois à un mètre des gens qui sortent de chez eux et on se retrouve à proximité des entrées de boutiques et des sorties de garages. »
Un projet de bidirectionnelle sur la chaussée serait semble-t-il dans les cartons, dans le cadre d’un futur projet de requalification de l’avenue. « Un projet de longue haleine », souligne l’adjoint, qui n’annonce toutefois aucune date. Le montant ne sera pas anodin pour les finances de la commune, de l’ordre de « 15 à 20 millions d’euros ».
Dans l’immédiat, les cyclistes devront se contenter d’une piste bidirectionnelle sur la rue des Glairons. « Ce n’est pas sur Péri, mais 50 mètres en parallèle et on répond au besoin de traverser de Saint-Martin‑d’Hères sur l’axe Est-Ouest », résume l’adjoint. Les travaux sont annoncés pour 2025.
LE VÉLOTAFF POUR LES CYCLISTES AGUERRIS
Daniel Farge parcourt tous les jours Claix – Grenoble en vélo électrique pour se rendre au travail, soit un trajet d’une trentaine de minutes qu’il effectue dans les deux sens. « Ce sont des communes comme Claix, où il y a des réservoirs de cyclistes. Seulement, il manque 2 km d’aménagement cyclables pour que ce soit plus attractif pour une grande majorité de personnes », déplore le “vélotaffeur”.
Comme Daniel, ils sont un certain nombre de vétotaffeurs aguerris à effectuer ce trajet. Sans une forte conviction écologiste et une certaine aisance en vélo, il aurait, pour sa part, probablement jeté l’éponge. « J’ai failli avoir deux accidents et je me suis fait agresser plusieurs fois par des automobilistes », témoigne-t-il. Emaillé de plusieurs zones accidentogènes, son parcours n’a en effet rien d’une sinécure. Les points critiques sont principalement situés entre Claix et Pont-de-Claix et varient, bien sûr, à l’aller et au retour.
Espérant faire un tant soit peu bouger les lignes en partageant son expertise d’usager, Daniel Farge a préparé en 2019 un document détaillé avec des photos annotées et commentées, qu’il a adressé aux élus de Claix.
Les élus lui ont proposé une rencontre. Lors du rendez-vous, ces derniers ont reconnu les difficultés rencontrées par le cycliste mais se sont dits au regret de ne pouvoir remédier à la plupart d’entre elles. On lui a alors suggéré de s’adresser à la Métropole de Grenoble, compétente en la matière.
Daniel Farge s’est exécuté. Résultat ? Aucun retour ne lui a jamais été fait. « Je n’ai jamais réussi à savoir où en était le ticket reçu, suite à mon envoi ! », s’étonne-t-il. Cinq ans plus tard, son parcours n’a pas évolué d’un iota, à l’exception d’aménagements cyclables réalisés sur Pont-de-Claix, hélas, très décevants, selon lui.
« Ils ont fait une espèce de coupe-gorge devant la mairie de Pont-de-Claix. Tous les cyclistes que je connais ont été surpris. Autant leur aménagement sont top entre Grenoble et Pont-de-Claix, mais arrivé à Pont-de-Claix, c’est n’importe quoi !»
6 réflexions sur « Aménagements pour les vélos dans la région urbaine grenobloise : est-on vraiment sur la bonne voie ? »
C’est bien les pistes pour vélos, trottinettes, il y a des pistes sur les voies de circulation automobile. C’est dangereux pour ces utilisateurs de deux roues
Exemple : Cours Jean Jaurès : de part et d’autre, des aménagements pour ces utilisateurs de deux roues, très bien.
Par contre, les ingénieurs écolos en ont rajouté une , là
où circulent les voitures, camions, ce qui met en danger
cyclistes, et autres à 2 roues… Rappelez-vous M. M les écolos ‚du décès d’une dame survenu à l’interception des
boulevards Vallier – Libération.
Trop d’aménagements dédiés aux 2 roues, n’est pas judicieux…
Bonjour,
Quand je lis les commentaires précédents, je me dit que certains ne font pas leur devoir de s’informer sur les sujets dont ils parlent…
Pour ne pas leur gaspiller d’avantage de temps, je bascule au sujet suivant.
Je suis en recherche d’un autre emploi, afin d’améliorer mes conditions de vie quotidienne.
Afin de ne pas passer du temps dans les bouchons et arriver énervé au bureau, la proximité de l’entreprise avec une chronovelo pour aller chez moi est un critère que je prends en compte…
Avis aux employeurs, et avis au développement de nouvelles chrono vélo.
Bonne journée
L’ADTC n’est pas la parole des Grenoblois, c’est une association inféodée à la mairie qui la subventionne grassement.
Mehdi Tadjine, vice président, est un copain de Gilles Namur et un soutien politique affiché de Piolle.
https://www.placegrenet.fr/2019/11/29/transports-commun-candidat-eric-piolle-gratuite-le-week-end/531591
Emmanuel Colin de Verdière, président, a été soutien affiché de Mongaburu aux côtés de Piolle.
https://archives.eelv.fr/legislatives2012/yannmongaburu.eelv-legislatives.fr/ilselles-soutiennent-yann-mongaburu/index.html
G. Namur n’a pas compris…
Le vélo n’est pas QUE le seul moyen de locomotion.
Despotisme, sectarisme, anti démocrate , les SEULES « qualités » de ce Môssieur.
Les verts. minent la vie au quotidien des utilisateurs de voitures, de véhicules de livraison..etc..
1 / il n’y a pas 4000 cyclistes qui passent devant le compteur Lafontaine car nombre très importants de plusieurs passages par jour par livreurs qui pullulent en ville.
2 / La voiture n’est pas responsable des variations du climat, s’il faut désigner d’hypothetiques responsable (car le climat est par définition changeant depuis son apparition sur terre) regardez plutôt ailleurs s’il faut trouver des responsables : aérien, maritime, volcans, feux, programmes spaciaux, chauffage au bois, centrales au charbon, extractions minières, combustion des centrales à déchets et de chauffage urbain, etc
3 / Même si nombre de ronds points ressemblent à des usines à Gaz et sont à revoir, il faudrait des carrefours à la Hollandaise ? Grenoble ressemble-elle à Amsterdam que ce soit topographiquement ou du point de vue de la densité des habitants ? Grenoble 1600 habitants / km2 , Amsterdam 1100 !
4 / Ce n’est pas parce que des Grenoblois sont eco anxieux à l’image de Medhi Tadjine, que nous avons à supporter leur trouille et stress, leur désir de punir tout ceux qui ne pensent pas comme eux et qui n’ont pas le privilège de pouvoir circuler en vélo quotidiennement.
5 / Gilles Namur fait partie de ces culpabilisateurs, montrant au doigts les automobilistes, cela ne l’empêche pas de militer (en participant à la manipulant les chiffres pour minimiser les impacts) pour la suppression de la circulation du cours Berriat, qui induira de nouveaux reports de circulations, nuisances et pollutions supplementaires pour toujours plus de Grenoblois.
Rien à voir avec de l’anxiété pour ma part, juste du plaisir à rouler, bcp moins de stress qu’en voiture car on ne se sent pas coincés.
Je me gare la ou je veux, en une petite minute.
Beaucoup de plaisir à économiser aussi un plein par mois, soit 120 euros pour moi qui ait un utilitaire.
Bref, tous les trajets ne se font pas en vélo, mais les trajets urbains sont beaucoup plus pratique en vélo, et le vélo coûte bcp moins cher en infrastructures que la voiture, donc potentiellement moins d’impôts locaux ou plus de services.
Dans tous les cas, toute la métro est en zone 30, donc le gain de temps voiture est souvent minime ou absent .