FOCUS – Contre toute attente, la Métropole de Grenoble n’est plus tenue de suivre le calendrier de durcissement des restrictions à la circulation prévues par sa Zone à faibles émissions (ZFE). Et pour cause : Grenoble fait désormais partie des « territoires de vigilance ». La pollution de l’air, qui sévit pourtant toujours dans la cuvette grenobloise, est en effet conforme aux normes européennes, argue Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
En France, il n’y a dorénavant plus que cinq zones à faibles émissions (ZFE) et la Métropole de Grenoble n’en fait plus partie. Ainsi en a décidé le ministère de la Transition écologique. Pourquoi un tel revirement ? Parce que le niveau de pollution de l’air, notamment celui du dioxyde d’azote qui posait toujours problème, s’est amélioré pour la grande majorité des agglomérations en France, et est tombé en-dessous des limites imposées par l’Europe.
Sur les 11 ZFE en place, 6 dont la ZFE de la métropole de Grenoble ont notamment vu leur niveau de pollution passer sous le seuil réglementaire du dioxyde d’azote fixé à 40 μg/m³ par l’Europe. Ces dernières n’ont donc plus aucune obligation de renforcer leurs restrictions, estime le ministère de la Transition écologique. Quid des particules fines ? Leurs seuils sont respectés partout dans les grandes agglomérations, depuis 2022, par rapport aux normes européennes.
Le gouvernement a également revu le cadre réglementaire des ZFE, éclairé, explique-t-il par le dernier rapport du comité de concertation autour des ZFE1mis en place en janvier 2023. Ce comité a mené ses travaux tout au long du premier semestre 2023 sous la coordination d’Anne-Marie Jean, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, et de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la métropole, en lien avec le coordinateur national pour les ZFE, Claude Renard.
La majorité des agglomérations deviennent des « Territoires de vigilance »
Bilan : seules les ZFE de Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et Rouen doivent continuer à appliquer le calendrier législatif de restrictions défini par la loi climat et résilience du 22 août 2021. Calendrier qui implique des restrictions pour les voitures diesel de plus de 18 ans au 1er janvier 2024 (Crit’air 4), puis pour les voitures diesel de plus de 14 ans et les voitures essence de plus de 19 ans au 1er janvier 2025 (Crit’air 3).
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2 réflexions sur « Ex-ZFE, nouveau « territoire de vigilance », la métropole de Grenoble reste trop polluée selon l’OMS »
Alors pourquoi des restrictions de circulation en zfe pour les vignettes 3,4 et 5, annoncées sur panneau lumineux ?
Les ZFE en l’état n’améliorent pas la qualité de l’air, et sont injustes socialement. La vignette Crit’Air ne tient pas compte du CO2 et est liée à l’âge du véhicule. Or un SUV de 1.8 Tonne va émettre beaucoup plus de CO2 et de particules fines qu’une voiture de 1 Tonne. Les évolutions à venir ne changeront pas la situation de manière significative. De plus, l’effort financier pour renouveler les véhicules va surtout peser sur les foyers à revenus modestes, qui ont les voitures les plus anciennes, et les aides proposées ne sont pas suffisantes. Tout ceci est très déraisonnable.
La seule façon réellement efficace pour satisfaire aux critères de l’OMS, c’est que les gens utilisent moins leur voiture. Pour cela, il faut développer massivement l’offre de transports en commun et les rendre gratuit. Cela est fait dans 41 territoires en France, dont Montpellier qui est tout à fait comparable à Grenoble. Qu’attend-on ?