FLASH INFO – Les enseignants de la cité scolaire Jean-Prévost de Villard-de-Lans se sont mobilisés mercredi 20 mars 2024 contre le projet de mise en place de « groupes de niveaux » dans les collèges à la rentrée de septembre. Une mesure qui s’inscrit dans la démarche du Choc des savoirs initiée par le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal, avant que celui-ci ne soit nommé Premier ministre.
« Dès la rentrée 2024, les élèves seront répartis par groupes de niveaux en français et en mathématiques en 6e et en 5e. Le ministre affirme alors ajouter des moyens humains et financiers nécessaires, or ces moyens ne sont pas prévus pour l’année prochaine », dénonce par voie de communiqué un collectif d’enseignants de la cité Jean-Prévost de Villard-de-Lans. Ce non sans s’opposer à la démarche sur le fond, au-delà même des moyens.
Pour les enseignants, en effet, les groupes de niveaux s’apparentent à un « tri des élèves à 11 ans » impliquant un risque de stigmatisation mais aussi de « dégradation des conditions d’apprentissage et d’enseignement pour tous ». Car, si les groupes des plus faibles comprendraient de 15 à 20 élèves, ils seraient « surchargés pour les autres ». De plus, les premiers « ne bénéficieraient plus des mêmes enseignements que leurs camarades, ni de la même ouverture culturelle », ajoutent les enseignants.
Les enseignants de la cité scolaire Jean-Prévost de Villard-de-Lans ont organisé un mouvement contre la mise en place de groupes de niveaux. DR
La mise en place des groupes de niveaux impliquerait en outre la suppression des groupes à effectifs réduits déjà existants pour l’aide personnalisée en histoire, en mathématiques, ou encore en sciences et en langues. Elle poserait par ailleurs des difficultés d’organisation d’emploi du temps pour les activités organisées au collège et remettrait en cause la liberté pédagogique. Enfin, selon les enseignants, la réforme « accentue encore la diminution des heures d’enseignement provoquée par la baisse démographique ».
Pour toutes ces raisons, les professeurs ont fait connaître leur opposition à la réforme et revendiqué son abandon. Une réforme qu’ils décrivent comme « le dernier et le plus criant exemple d’une politique de sapage [sic] de l’école publique ». De leur côté, ils réclament « les moyens d’une véritable politique ambitieuse concernant le collège », ainsi que « le maintien d’une Éducation nationale égale sur le territoire et indépendante des politiques de chaque établissement ».