FOCUS – Dernière rentrée d’Éric Piolle et de son équipe municipale dans le cadre de ce mandat. L’occasion pour le maire de Grenoble de dresser le bilan des réalisations de la Ville en matière scolaire, au travers de son Plan écoles. Mais aussi de présenter des expérimentations sur le parcours culturel des élèves… ou sur la cour d’école de demain.
Si, par définition, une rentrée scolaire est un évènement qui se répète tous les ans, celle de l’année 2019 – 2020 a une saveur particulière pour la Ville de Grenoble. C’est en effet la dernière de la mandature, l’équipe municipale remettant ses fonctions en jeu à l’occasion des élections municipales de mars 2020. L’occasion pour le maire et ses adjoints de tirer le bilan des six ans écoulés… et de mettre en avant leurs réalisations.
Éric Piolle, Élisa Martin, première adjointe au Parcours éducatif, et Fabien Malbet, adjoint aux Écoles avaient choisi pour ce faire l’enceinte de l’école Anatole-France le jeudi 29 août. Une surprise de pré-rentrée pour la directrice de l’établissement : personne dans les services de la Ville n’avait songé à l’avertir de l’arrivée des journalistes et des élus…
L’école, « cœur battant de la ville de demain »
Éric Piolle l’affirme : c’est « un travail colossal qui a été accompli » à Grenoble dans le cadre de cette « compétence essentielle » que sont les écoles, maternelles et élémentaires. La Ville détaille ses actions : quatre extensions prévues sur Buffon, Racine maternelle et élémentaire et Grand-Châtelet. Ainsi que quatre chantiers de rénovation thermique sur Painlevé, Élisée-Chatin, Ampère et Joseph-Vallier.
Sans oublier des constructions : les écoles Simone-Lagrange et Florence-Arthaud ont d’ores et déjà vu le jour. Tandis que trois autres établissements doivent ouvrir leurs portes dans les années à venir : la nouvelle école du quartier Hoche pour 2020, l’école Diderot pour 2020 et 2021, et celle du quartier Flaubert pour 2023. Soit cinq nouveaux établissements, au sortir d’un Plan écoles doté de 65 millions d’euros.
La vision de l’équipe municipale grenobloise ? « Sortir des déterminismes sociaux, permettre de s’exercer à être citoyen, acteur de sa propre vie et du monde qui l’entoure, et faire de l’école ce cœur battant de la ville de demain, une ville à taille humain et à hauteur d’enfant », décrit le maire de Grenoble. Un lyrisme qui confirme que la question de l’enfance, via les écoles comme les crèches, aura son rôle à jouer dans la campagne des municipales.
Vers la cour d’école de demain
Plus qu’un lieu d’enseignement, l’école est donc perçue comme un lieu d’apprentissage de la vie, à travers diverses expérimentations telles le « parcours culturel » initié avec l’école Anatole-France. Un travail avec les équipements culturels comme le Musée de Grenoble, le Conservatoire ou encore le Théâtre municipal pour s’adresser à chaque niveau, du CP au CM2. Et souffler aux élèves « une manière différente de voir le réel », espère Élisa Martin.
L’école Clémenceau est, pour sa part, au cœur d’une réflexion sur la réorganisation de sa cour. Baptisé « Libre cour », le « projet d’aménagement concerté » vise à imaginer la cour de demain, en associant l’équipe éducative, les parents d’élève et les enfants. « Nous sommes dans une nouvelle ère, et il nous semble important que les cours soient repensés », explique Fabien Malbet.
Les points abordés ? Une cour plus fraîche, réchauffement climatique oblige, mais aussi plus verte, avec des endroits de calme et des possibilités de jardinage. « Pour les enfants, c’est important d’avoir des lieux où ils puissent s’asseoir, des endroits pour lire, pas seulement des endroits pour courir », insiste Fabien Malbet. Tout en évoquant encore, sans plus de précisions pour le moment, une cour « où chacun trouve sa place, sans déséquilibre genré ».
Repas végétariens et fournitures scolaires “propres”
Autres temps, autres mœurs, la municipalité grenobloise compte bien faire évoluer les écoles de Grenoble au rythme des préoccupations sociétales. Dans les cantines, par exemple, en instaurant un à deux repas végétariens par semaine… et en rallongeant le délai d’annulation des repas pour les familles à 72 heures (contre 48 auparavant). Ce afin d’éviter 13 tonnes de gaspillage chaque année, les repas étant préparés trois jours avant d’être servis dans les écoles.
Préoccupations environnementales encore, à travers les produits d’entretien utilisés et même le choix des fournitures scolaires pour améliorer la qualité de l’air intérieur dans les écoles.
Deux écoles de Grenoble théâtres d’incendie au mois de juin
Concernant la sécurité extérieure, la Ville vante son travail sur les abords des écoles. Une question sur laquelle Fabien Malbet se dit fréquemment interpellé… tout en rappelant que les nuisances sont souvent le fait des parents d’élève eux-mêmes.
La question de la sécurité se pose d’autant plus que deux écoles ont récemment été le théâtre d’incendies sur Grenoble. Incendie accidentel à l’école maternelle Ampère le mercredi 12 juin, avec de lourdes conséquences puisque l’établissement ne rouvrira pas ses portes avant la rentrée 2020. Pour cette année, ses trois classes sont réparties sur l’école élémentaire Ampère, l’école Vallier et l’école Florence-Arthaud.
Autre incendie deux semaines plus tard qui s’est déclaré dans les toilettes de l’école Clémenceau, dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 juin. Nettement moins important, et moins médiatisé, le sinistre n’a pas empêché la réouverture normale de l’établissement pour la rentrée du 3 septembre. Mais interroge tout de même, à présent que le maire de Grenoble confirme que le feu était d’origine volontaire.
Et Fabien Malbet de rebondir en rappelant qu’en 2014 dix écoles de Grenoble étaient marquées d’un avis défavorable de la commission de sécurité. Un mandat plus tard, elles sont au nombre de zéro. « Pour moi, le premier risque dans une école c’est le risque incendie, c’était vraiment la préoccupation première », commente l’élu. Et ceci d’autant plus que des intrus semblent s’amuser, en toute discrétion, à essayer d’y mettre le feu…