FLASH INFO – Litige technique entre deux procédures de marché public ? Décisions de l’administration et des élus en délégation qu’Éric Piolle dit assumer ? La réaction du maire de Grenoble au sortir de sa garde à vue où il était entendu, soupçonné d’avoir favorisé une association dans l’octroi de marchés publics de la fête des Tuiles, en a fait bondir plus d’un. Notamment l’ancien maire de Grenoble Alain Carignon.
« Le choix d’Éric Piolle d’attribuer les marchés publics sans appels d’offre à une association qui avait collé ses affiches pendant la campagne municipale, son choix de passer outre l’avis du service des marchés de la Ville qui lui avait rappelé que la loi imposait un appel d’offre, c’est un choix politique mais pas, contrairement à ce qu’il dit, un choix technique », souligne l’élu d’opposition dans une vidéo postée sur Youtube.
Un point qu’avait soulevé – comme Place Gre’net le relatait en 2018 – la chambre régionale des comptes. Le signalement des magistrats financiers avait d’ailleurs entraîné l’ouverture de l’enquête préliminaire qui vaut aujourd’hui à Éric Piolle d’être entendu par la justice. Il ne devrait pas être le seul.
Les liens d’Éric Piolle avec l’association Fusées en question
« Le service des marchés publics, qui effectue un contrôle préalable des procédures de publicité et de mise en concurrence organisées par les services municipaux, a exceptionnellement refusé de donner son visa, la procédure ayant été menée par la direction de la communication, sans publicité ni mise en concurrence », soulignaient les magistrats lyonnais. Une direction de la communication, notamment de son directeur Erwan Lecœur, également épinglée par la CRC, comme nous le relations en 2018.
Trois ans après le rapport de la chambre régionale des comptes, le maire de Grenoble dit se refuser à « politiser » la procédure. En 2018, c’est pourtant lui qui, le premier, invoquait une « attaque politique », comme en témoigne cette vidéo.
Le maire de Grenoble garde ainsi la même défense, en continuant notamment d’affirmer qu’il connaissait peu l’association, Fusées en l’occurence, à qui avaient été attribués les marchés de la fête des Tuiles. Une affirmation que réfute Alain Carignon.
« Elle [l’association Fusées, ndlr] a participé à sa campagne, elle a facturé des prestations, le soutenait. Il a lui-même participé à des réunions dans des locaux de cette association et il a, immédiatement après son élection, recruté à la mairie des membres de cette association », pointe l’élu. Une association qui s’était au préalable vu attribuer le marché de conception de la fête des Tuiles. C’était en 2014, comme nous l’écrivions également.
« Ce choix [de favoriser Fusées, ndlr] n’a rien de technique », assure Alain Carignon, aujourd’hui conseiller municipal d’opposition à la Ville de Grenoble, après avoir été en 1996 condamné à quatre ans de prison ferme pour corruption. « C’est un choix personnel, politique, et Éric Piolle doit aujourd’hui l’assumer, politiquement et éventuellement au plan judiciaire. »