FOCUS - L'ouverture d'une enquête préliminaire pour favoritisme dans le cadre de la Fête des tuiles ? Règlement de compte politique, rétorque le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle. Lequel réfute toute irrégularité et accuse les oppositions mais aussi le groupe d'analyse métropolitain d'être à l'origine de la procédure judiciaire. En “oubliant” que c'est sur signalement de la chambre régionale des comptes que la procédure judiciaire a été ouverte…
L'enquête préliminaire ouverte pour favoritisme dans l'attribution de marchés publics afférents à la Fête des tuiles, une affaire purement politique ? C'est ce que plaide le maire écologiste de Grenoble.
Lors d'une conférence de presse plus ou moins improvisée sur un bout de trottoir ce mercredi 30 mai, Eric Piolle est en effet revenu sur le dossier désormais confié au parquet de Valence. Pour balayer toute irrégularité.
La fête des Tuiles ? Une grande kermesse organisée en début d'été depuis 2015 sur le cours Jean-Jaurès fermé à la circulation automobile. Une fête dont l'organisation a été notamment confiée à l'association Fusées, lors des deux premières éditions. C'est elle qui est visée par l'enquête confiée au parquet de Valence.
« On n'aurait pas fait quelque chose qu'on pensait irrégulier »
En attribuant par conventionnement, soit sans publicité ni mise en concurrence, ces marchés à cette association dont le cofondateur faisait partie du comité de soutien d'Eric Piolle aux élections municipales de 2014, la Ville de Grenoble a-t-elle favorisé un candidat ? C'est ce à quoi va devoir répondre la justice.
Le maire, lui, se défend d'avoir sciemment commis un délit. « On n'aurait pas fait quelque chose qu'on pensait irrégulier », a répondu Eric Piolle. « La Fête des tuiles est un événement populaire majeur qui crée des ponts. Il est attaqué depuis les débuts dans les délibérations par des gens qui préfèrent ériger des murs. »
Réalisation Joël Kermabon.
La délibération approuvant les deux conventions passées avec Fusées et l'association Afric'Impact pour les éditions 2015 et 2016 de la Fête des tuiles a été votée le 26 mai 2015 sans les voix de la droite et de l'extrême droite. Attaque politique ? « Faire une défense politique sur une question juridique, c'est osé ! », tance Matthieu Chamussy, le chef de file de la droite républicaine à la ville de Grenoble.
Dans le viseur du maire, le Gam. En 2015, le groupe d'analyse métropolitain avait porté plainte pour octroi d’avantage injustifié et détournement de fonds publics. En 2017, son porte-parole Pascal Clérotte avait porté plainte, cette fois auprès du parquet national financier, avec constitution de partie civile. Acharnement ? Règlement de compte avec tentative de récupération politique ?
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