Matthieu Chamussy. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Matthieu Chamussy révèle com­ment il a évité le retour d’Alain Carignon au conseil muni­ci­pal de Grenoble en 2014

Matthieu Chamussy révèle com­ment il a évité le retour d’Alain Carignon au conseil muni­ci­pal de Grenoble en 2014

FOCUS – Alors qu’un jeu de chaises musi­cales légal per­met à Alain Carignon de reve­nir au conseil muni­ci­pal, Matthieu Chamussy revient sur les muni­ci­pales de 2014, alors qu’il était tête de liste UMP à Grenoble. À l’é­poque, l’ex-maire avait, quant à lui, fini à la neu­vième place. Plus de cinq ans après, le chef de l’op­po­si­tion révèle enfin les cou­lisses d’une inves­ti­ture émaillée de rebon­dis­se­ments. Coulisses qui avaient par ailleurs alors fait l’ob­jet d’une enquête sur Place Gre’net.

Matthieu Chamussy revient sur les élections de 2014. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Matthieu Chamussy revient sur les élec­tions de 2014. © Joël Kermabon – Place Gre’net

À l’é­poque des muni­ci­pales de 2014, Matthieu Chamussy ne s’é­tait guère exprimé sur les ater­moie­ments qui avaient pré­sidé à son inves­ti­ture et sur le choix de ses colistiers.

Parmi eux, Alain Carignon allait fina­le­ment figu­rer en neu­vième posi­tion. Une place qui lui per­met, grâce à un jeu de chaises musi­cales légal, de reve­nir sié­ger le 16 décembre pro­chain au conseil municipal.

Après plus de cinq ans de mutisme, l’élu d’op­po­si­tion revient donc sur cet épi­sode com­pli­qué, émaillé de nom­breux rebon­dis­se­ments de ces élec­tions, bien décidé « à dire les choses ».

Pourquoi par­ler main­te­nant ? Le récent ral­lie­ment à Alain Carignon de sa cama­rade de banc Nathalie Béranger n’y est assu­ré­ment pas pour rien. Tout comme les déchi­re­ments dans le camp socia­liste gre­no­blois qui a vu cer­tains de ses membre rejoindre Éric Piolle, tan­dis que d’autres se ran­geaient sous la ban­nière Nouvel air d’Olivier Noblecourt. Autant de sou­bre­sauts qui tra­duisent selon Matthieu Chamussy un « déli­te­ment de l’es­prit public » ainsi qu’il l’a exposé dans une récente tri­bune publiée sur Place Gre’net.

« Je l’ai pris en numéro neuf »

« En 2013, après qu’Alain Carignon ait fait capo­ter la ten­ta­tive d’or­ga­ni­sa­tion de pri­maires, sans me deman­der mon avis, la com­mis­sion natio­nale d’in­ves­ti­ture (CNI) de l’UMP* m’a investi en me dési­gnant des colis­tiers », com­mence par expli­quer Matthieu Chamussy. « Dont Alain Carignon en numéro trois, pour­suit-il. Ce que j’ai refusé au point que l’in­ves­ti­ture m’a été reti­rée ».

Pourquoi ce refus ? « Il me sem­blait que, compte tenu de sa situa­tion par­ti­cu­lière, il ne pou­vait être élu que si une majo­rité de Grenoblois le sou­hai­taient […]. Et non pas grâce à la par­ti­cu­la­rité du mode de scru­tin* ». Ce qui aurait eu pour effet de ren­voyer Alain Carignon à la 14e place, « mais ce n’est pas ce qui s’est pro­duit », se sou­vient l’élu.

Bain de foule pour l'ancien maire de Grenoble. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Bain de foule pour l’an­cien maire de Grenoble lors de l’i­nau­gu­ra­tion de son local de cam­pagne. © Joël Kermabon – Place Gre’net

In fine, après des semaines de ter­gi­ver­sa­tions et de dis­cus­sions, « je l’ai pris en numéro neuf », résume Matthieu Chamussy. Ce qui méca­ni­que­ment per­met à l’ex-maire de Grenoble de reve­nir aujourd’­hui sié­ger au conseil muni­ci­pal. D’où une situa­tion quasi cor­né­lienne. « Aujourd’hui, cer­tains me reprochent un bras de fer et d’autres me disent “s’il est là, c’est parce que vous l’a­vez accepté dans votre liste” »

« Si je n’a­vais pas accepté cette 9e place, Alain Carignon serait au conseil municipal »

« En réa­lité, qu’est-ce que je n’ai pas dit à l’é­poque des élec­tions de 2014, consi­dé­rant que ça don­ne­rait une image assez épou­van­table de la poli­tique ? », enchaîne Matthieu Chamussy. « Puisque nous en sommes à ce niveau de déli­te­ment de l’es­prit public, disons les choses ! »

« Il se trouve qu’un soir j’ai reçu un coup de fil de Jérôme Lavrilleux du cabi­net de Jean-François Copé*** que la France a connu plus tard à l’oc­ca­sion de l’af­faire Bygmalion », retrace le conseiller muni­ci­pal. Ce pour l’a­ver­tir que la CNI allait inves­tir Nathalie Béranger comme tête de liste, avec pour numéro deux Alain Carignon s’il n’ac­cepte pas sa pré­sence sur sa liste.

Matthieu Chamussy. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Matthieu Chamussy. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« La vérité, c’est que je n’ai pas été forcé d’ac­cep­ter Alain Carignon sur ma liste. J’ai dit oui, certes, mais pas n’im­porte quel oui. Pas celui du numéro 3, pas plus que pour les places 5 ou 7 mais bien celui de la 9e posi­tion », pré­cise Matthieu Chamussy.

« Si je n’a­vais pas accepté cette neu­vième place, Alain Carignon serait au conseil muni­ci­pal. »

Pourquoi ? « Parce qu’une liste inves­tie UMP avec un Carignon en numéro deux, aurait fait 10 % aux élec­tions de 2014 », assure Matthieu Chamussy. « Voilà ce que je mets sur la table aujourd’­hui et qui, au regard des évé­ne­ments, prend un sens tout par­ti­cu­lier », conclut-il.

Joël Kermabon

* Le parti de l’Union pour un mou­ve­ment popu­laire (UMP) ne devien­dra Les Républicains qu’en 2015 sous Nicolas Sarkozy après qu’il en soit rede­venu le président.

** Scrutin pro­por­tion­nel avec prime majo­ri­taire

*** Le patron de l’UMP à l’époque

Joël Kermabon

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Européennes 2024 : Raphaël Glucksmann en Isère… Visite de Ferropem et mee­ting à Grenoble au menu

EN BREF - Raphaël Glucksmann, tête de liste Place publique / PS pour les élections européennes du 9 juin 2024, sera en Isère lundi 29 Lire plus

Scission chez les ex-fron­deurs à Grenoble : le nou­veau groupe Place publique et GDES se ren­voient la responsabilité

FOCUS - Anouche Agobian, Maxence Alloto et Barbara Schuman ont présenté, lundi 22 avril 2024, leur nouveau groupe, Place publique social démocrate, à la Ville Lire plus

Emplois possiblement fictifs à la Région: l'opposition tire à boulets rouges sur Laurent Wauquiez
Auvergne-Rhône-Alpes : Laurent Wauquiez épin­glé pour un dépla­ce­ment confi­den­tiel au Japon, « aux frais du contribuable »

EN BREF - Le Monde a révélé, samedi 20 avril 2024, le déplacement très confidentiel de Laurent Wauquiez, en mars, au Japon. Un séjour d'une Lire plus

Risques présents et habitants inquiets: le Rapport annuel sur les risques et la résilience (Rarre) livre ses conclusions
Risques envi­ron­ne­men­taux, éco­no­miques ou sociaux : les habi­tants de la région gre­no­bloise majo­ri­tai­re­ment inquiets

FOCUS - L'Agence d'urbanisme de la région grenobloise et l'Atelier des futurs ont présenté le Rarre. Autrement dit, le Rapport annuel sur les risques et Lire plus

Élections euro­péennes : le Parti ani­ma­liste tient son second mee­ting de cam­pagne à Grenoble

FLASH INFO - Le Parti animaliste annonce la tenue à Grenoble de son second meeting électoral dans le cadre des élections européennes. Un mois après Lire plus

Le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s'invitent à la Foire de printemps de Beaucroissant 2024
Beaucroissant : Marc Fesneau, le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s’in­vitent à la Foire de prin­temps 2024

FLASH INFO - La Foire de printemps de Beaucroissant est de retour pour sa 53e édition, les samedi 20 et dimanche 21 avril 2024. Version Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !