FOCUS – Alors que les collectivités locales et intercommunalités s’inquiètent du cadre budgétaire du gouvernement, la Ville de Grenoble a présenté mardi 29 octobre 2024 les grandes orientations de son budget 2025. Ce dans l’attente de la parution de la loi de finances et de financement de la Sécurité sociale comportant, estime la Ville, des coupes budgétaires drastiques représentant une menace d’ampleur sur les finances locales. La municipalité pourrait ainsi voir son budget de fonctionnement avoisinant 330 millions d’euros amputé de près de 4 %.
Pas moins de 12,5 millions d’euros sur un budget de fonctionnement évalué à 330 millions d’euros. Telle est la somme dont pourrait se voir amputé le budget 2025 de la Ville de Grenoble. C’est ce qu’a annoncé la municipalité qui présentait, mardi 29 octobre 2024, ses grandes orientations budgétaires dans le contexte des projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale du gouvernement, actuellement âprement discutés sur les bancs de l’Assemblée nationale.
Lesquels prévoient des coupes budgétaires concernant les collectivités locales et les intercommunalités, qui pourraient, selon la Ville, constituer des menaces sans précédent sur son budget 2025. Éric Piolle, maire de Grenoble, n’a d’ailleurs pas mâché ses mots pour définir des mesures gouvernementales « injustes, irrationnelles », basées sur « un diagnostic mensonger et erroné ».
Pourquoi une telle analyse ? Parce que « la dette des collectivités locales est stable depuis trente ans [et représente] entre 8 et 9 % du PIB, a expliqué le maire. L’explosion de la dette de l’État, ne vient pas d’une dégradation liée aux collectivités locales et aux intercommunalités », a‑t-il ainsi martelé, sans cacher son agacement.
« Nous allons voir comment sortira le budget présenté par Michel Barnier lors du vote du mois de décembre, a‑t-il toutefois indiqué. En attendant, nous comptons sur un sursaut qui permette aux collectivités locales de continuer un investissement de transition et de poursuivre leur mobilisation pour la cohésion sociale », s’est-il pris à espérer.
C’est donc dans l’incertitude que la Ville se voit contrainte d’élaborer son budget 2025, avec en épée de Damoclès : la prévisible onde de choc des lois de finances. Une position plus qu’inconfortable, comme l’a fait remarquer à notre micro, Vincent Fristot, l’adjoint aux Finances de la Ville de Grenoble.
Malgré les incertitudes, la Ville maintient sa trajectoire financière
« Nous estimons donc à 12,5 millions d’euros l’impact sur le budget communal des mesures qui ont été présentées lors du projet de loi de finances. Cela représente une réduction d’un demi mois de budget de la Ville. Ce n’est pas du tout anodin et c’est une faute politique », a affirmé Vincent Fristot. Ce avant de rappeler que c’était beaucoup plus que ce qu’avait connu la Ville en 2015 sous le gouvernement Valls. Or cette dernière avait alors recouru à un plan de sauvegarde comportant d’importantes restructurations, avec une baisse de 17 millions d’euros sur trois ans.
Quoi qu’il en soit, la municipalité doit respecter son calendrier qui prévoit des débats sur le rapport budgétaire, « travaillé avant les annonces », lors du conseil municipal du lundi 4 novembre. Aussi a‑t-elle décidé de maintenir sa trajectoire financière, avec un budget qui prévoit 92 millions d’euros d’investissements, en hausse de 12 %. Mais aussi de recourir à un nouvel emprunt « pour s’adapter à la transition écologique », avec une dette estimée à 257 millions d’euros au 1er janvier 2023 et jugée stable.
Quid des orientations prioritaires inscrites au budget 2025 ? La plupart découlent de la montée en puissance du bouclier social et climatique financé par l’augmentation de la taxe foncière, doté d’un budget de 13,4 millions d’euros. « Au titre de nos engagements écologistes déployés depuis plusieurs années, c’est sur la tarification solidaire et les gratuités que nous allons mettre l’accent », a ainsi fait savoir l’adjointe à la Culture, Lucile Lheureux.
Les principaux investissements maintenus en 2025
Le point le plus marquant de ces orientations, selon l’élue ? La mise en place de la gratuité des mobilités douces pour les foyers d’un quotient familial inférieur à 715. « C’est une mesure que l’on a décidé de déployer au vu de l’urgence que rencontrent les personnes en situation de précarité et du poids que cela représente dans leur budget », a‑t-elle justifié.
Dans la même optique, il est prévu de doubler les formations de l’école du vélo. Ce afin de permettre aux enfants de savoir rouler en ville avant la sixième, a expliqué l’adjointe. Autres axes de travail : l’accompagnement scolaire, la poursuite de l’expérimentation de la sécurité sociale de l’alimentation et la mise en œuvre d’une mutuelle communale.
Ou encore la réaffirmation du soutien de la Ville à l’éducation populaire et au tissu associatif. Sans oublier l’expérimentation d’un territoire zéro non-recours qui entrera en 2025 dans sa seconde année, la lutte contre les discriminations et l’adaptation des espaces communaux au dérèglement climatique.
Par ailleurs, les investissements dédiés à la végétalisation des cours d’écoles, aux places aux enfants et au plan piscines ne seront pas oubliés. Au titre des projets à venir en 2025, citons encore la création d’un nouveau centre de santé dans un quartier populaire, pour l’heure non précisé.
Tout cela sera débattu lors du prochain conseil municipal, où la municipalité se dit bien déterminée à montrer qu’elle se trouve désormais « dans une phase de combat », selon les propres mots d’Éric Piolle. Quant aux mesures gouvernementales dénoncées, « nous ne souhaitons pas que notre frein soit financier[…] mais bien qu’il soit celui de notre seule capacité à faire », a déclaré le maire de Grenoble.
5 réflexions sur « Le budget 2025 de la Ville de Grenoble sous l’onde de choc de la loi de finances du gouvernement »
Encore et toujours la même rengaine : apprendre à faire du vélo, à partir de la 6ème… Combien va encore coûter cette » école » du vélo ?
À part ça, y a t’il du nouveau ?
Vous allez encore vous tourner vers les propriétaires vaches à lait au lieu d’enfin vous décider à faire des économies ???
L’article évoque une baisse du budget de fonctionnement de 4 %. Tous ceux qui travaillent ou ont travaillé dans des entreprises, un moment ou un autre, ont été confrontés à des difficultés qui ont nécessité des efforts sur les frais de fonctionnement bien supérieurs à ce médiocre 4 %.
Que nos élus suppriment ou reportent tous les gadgets coûteux qui sont mentionnés dans l’article ! Et qu’ils se concentrent en période de disette sur l’essentiel.
Quel cinéma alors que Grenoble est en tête de toutes les villes pour les impôts, et loin devant. Les finances de cette mairie LFIcolo sont un puits sans fond. Qu’ils coupent dans leur gabegie !
https://www.ledauphine.com/economie/2024/10/16/taxe-fonciere-grenoble-toujours-en-tete-et-loin-devant
Continuer à cramer nos impôts en fêtes, événements, coups de com inutiles et pistes cyclables en doublons, le tout ruineux pour Grenoble, pour ensuite encore plus nous taxer ? 🙄