FOCUS - Drôle d'épisode durant le conseil municipal de Grenoble du lundi 26 juin 2023. Alors que l'élu (fraîchement exclu de la majorité) Hakim Sabri a questionné le bilan du Plan de sauvegarde des services publics adopté en 2016, quand il était lui-même adjoint aux Finances, le groupe de la majorité et le maire l'ont accusé de mener des "attaques personnelles". Une façon de refuser de répondre sur le fond, estiment les opposants.
"Ne serait-il pas temps publiquement de reconnaître nos erreurs? Avec le recul aujourd'hui, nous ne savons plus quoi penser de ce Plan de sauvegarde." Ainsi s'est exprimé l'élu grenoblois Hakim Sabri lors du conseil municipal du 26 juin 2023, à l'occasion d'une délibération destinée à créer ou transformer plusieurs postes municipaux, pour la somme de 3,5 millions d'euros. L'occasion pour l'élu de revenir sur le Plan de sauvegarde des services publics, cure d'austérité initié en 2016.
En 2016, la Ville de Grenoble annonçait une cure d'austérité, sous le nom de Plan de sauvegarde des services publics, pour faire face à la baisse des dotations de l'État. © Séverine Cattiaux - Place Gre'net
Hakim Sabri s'interroge: soit la délibération "[sert] en partie à réparer l'état dans lequel nous avons mis les services de la Ville à l'époque", soit "nous n'avons rien à renier de ce Plan de sauvegarde et, pour le coup, cette délibération n'a aucun sens". L'élu n'emploie pas le "nous" par hasard: exclu de la majorité pour avoir critiqué la hausse de 25 % de la taxe foncière, il était un poids lourd de la majorité depuis 2014... et occupait le poste d'adjoint aux Finances lors de l'adoption du Plan de sauvegarde.
Plan de sauvegarde, chèque en blanc et ressources humaines
Ce n'est certes pas la première fois qu'un élu d’opposition revient sur le Plan de sauvegarde des services publics de 2016, en questionnant son bilan et son efficacité. C'est en revanche une première de la part d'un acteur de premier plan ayant mis en place la cure d'austérité. Une décision qui, à l'époque, avait (déjà) entraîné l'exclusion de deux élus de la majorité, Bernadette Richard-Finot et Guy Tuscher, coupables d'avoir refusé de voter le budget de la Ville.
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1 réflexion sur « Grenoble : l’ex-adjoint aux Finances reconnaît à demi-mot que le Plan de sauvegarde des services publics était une “erreur” »
Magnifique arc humaniste d’Eric BurqiniTaxes, qui fait la leçon à tout le monde en disant qu’il ne faut pas verser dans l’attaque personnelle et qui traite son ancien adjoint aux finances de crapaud.