EN BREF – Le préfet, le procureur et la maire d’Échirolles se sont rendus, mardi 26 mars 2024 au soir, devant l’école maternelle Elsa-Triolet, en marge d’une opération visant le point de deal du Gâtinais, où la présence policière sera renforcée ces prochains jours. Le droit de retrait exercé par les agents du service périscolaire depuis vendredi 22 mars est toutefois prolongé jusqu’à la fin de la semaine. L’accueil des enfants comme la restauration scolaire ne pourront donc pas être assurés avant début avril.
Amandine Demore a fini par être entendue. La maire d’Échirolles demandait depuis plusieurs jours « une intervention rapide et décisive des forces de police nationale » aux abords de l’école maternelle Elsa-Triolet, où l’accueil périscolaire n’est plus assuré depuis vendredi 22 mars 2024. Le personnel municipal exerce en effet depuis son droit de retrait en raison de menaces et nuisances liées à la proximité d’un point de deal.
Mardi 26 mars au soir, un important dispositif policier s’est donc déployé dans le secteur du Gâtinais, sous les yeux de l’édile, accompagnée notamment du préfet de l’Isère Louis Laugier et du procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant. Un renforcement de la présence policière décidé à l’issue d’une réunion d’urgence, tenue le jour même, entre les services de la préfecture, du parquet, de la Ville d’Échirolles et de l’Éducation nationale.
Quinze CRS présents sur le point de deal durant deux semaines
Une section d’une quinzaine de CRS et des agents de la brigade spécialisée de terrain (BST) ont ainsi pris position sur les lieux dès le début de soirée. « L’opération de ce soir est à la fois répressive et dissuasive », a expliqué le commissaire Christian Goyheneix, directeur adjoint de la sécurité publique de l’Isère. « Dès l’instant où on s’installe, le point de deal est éteint. Ensuite, on a un système de sécurisation avec les CRS, la BST, la Bac, la brigade canine… »
Concrètement, « dans les deux semaines à venir, une section de quinze CRS couvrira le secteur Gâtinais-Beaumarchais », a annoncé le commissaire. « Notre objectif est de rassurer les équipes pédagogiques, les agents municipaux et les familles, mais avant tout de garantir la sécurité des enfants », a indiqué le préfet de son côté, lors de sa venue au Gâtinais.
« Le droit de retrait des agents est prolongé jusqu’à la semaine prochaine »
Malgré cette intervention, le périscolaire ne reprendra pas immédiatement à l’école Elsa-Triolet. Finalement, « le droit de retrait des agents est prolongé jusqu’à la semaine prochaine », a en effet précisé Amandine Demore. « Ils ne se sentent pas en état de reprendre le travail. Ils ont encore besoin de quelques jours tandis que nous devons préparer leur retour dans cette école dans de bonnes conditions. »
L’objectif est ainsi de rassurer le personnel de l’école, victime d’intimidations de la part des trafiquants. Dans ce cadre, le parquet a ouvert une enquête sur les menaces proférées à l’encontre des agents, que la municipalité rencontre tous les jours. Idem pour les parents, qui « sont inquiets d’amener et récupérer leurs enfants dans ces conditions », a souligné la maire. « Je n’attends qu’une chose, c’est le départ de ce point de deal », a‑t-elle ajouté.
Amandine Demore espère maintenant, comme le préfet et le procureur, que l’action des forces de l’ordre ramènera rapidement le calme et la sécurité autour de l’école Elsa-Triolet. En attendant, les parents d’élèves devront encore trouver des solutions puisque les accueils du matin et du soir ainsi que le service de restauration scolaire ne pourront reprendre avant le mardi 2 avril, dans le meilleur des cas.