FOCUS – Amandine Demore a été élue maire d’Échirolles le 28 octobre 2023, succédant à Renzo Sulli, à la tête de la ville depuis 24 ans. Ses premières impressions, son parcours, ses méthodes, ses réalisations, ses attentes, les défis pour la gauche… L’ancienne première adjointe, devenue la première femme maire de la commune, a balayé de nombreux sujets, le 6 février 2024, cent jours après la prise de ses nouvelles fonctions.
« C’est grisant », avoue-t-elle. « Le premier mois, j’ai eu l’impression d’être dans une machine à laver ! » Attablée au restaurant Canopy, le 6 février 2024 au matin, aux côtés d’une poignée de journalistes locaux, Amandine Demore est alors maire d’Échirolles depuis environ cent jours. L’ancienne première adjointe a été élue le 28 octobre 2023, à l’issue d’une séance extraordinaire du conseil municipal, succédant à Renzo Sulli, qui avait annoncé sa démission deux semaines auparavant.

Amandine Demore, le 6 février 2024, sur la terrasse du restaurant Canopy : la maire d’Echirolles a dressé un premier bilan de ses 100 premiers jours à la tête de la Ville et évoqué ses objectifs pour le mandat. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Une mini-révolution dans cette ville dont l’ex-édile PCF tenait les rênes depuis 24 ans. Mais ce dernier avait bien anticipé le passage de témoin en adoubant son héritière. « Renzo Sulli m’a bien préparé à l’exercice », remercie Amandine Demore qui, en tant que première adjointe depuis 2020, avait déjà en charge « des sujets lourds, comme les finances ou la tranquillité publique. Des délégations habituellement portées par des hommes », observe-t-elle.
Première femme maire d’Échirolles, une « fierté » aussi pour les habitants
La remarque n’est pas anodine, loin de là. À 46 ans, Amandine Demore est en effet devenue la première femme maire de l’histoire d’Échirolles, qui est aujourd’hui la plus grande ville iséroise dirigée par une femme. Une double particularité dont la nouvelle première magistrate se dit très « fière » et qui « bouscule » les habitudes.

Amandine Demore a succédé à Renzo Sulli le 28 octobre 2023, devenant la première femme maire d’Echirolles. © Manon Sisti – Ville d’Echirolles
« En France, on n’a que 17 % de maires femmes, c’est très peu. La politique, c’est encore un monde très masculin pour les postes à responsabilité », constate celle qui regrette de « ne pas [avoir] beaucoup de collègues féminines » dans les instances locales. Néanmoins, apprécie-t-elle, « j’ai énormément de retours positifs des habitants ». Lesquels lui font part de leur « sentiment de fierté d’avoir une femme » aux manettes de la municipalité.
Amandine Demore a « toujours été passionnée de politique »
Pour Amandine Demore, parvenir à la tête de la troisième commune d’Isère1juste derrière la deuxième, Saint-Martin-d’Hères témoigne aussi du chemin parcouru depuis son enfance dans un « tout petit village » ardéchois d’une trentaine d’habitants. « C’est un marqueur fort pour moi car je pense que ça sera une force », explique-t-elle. « J’ai un rapport à la nature et une sensibilité à la question du développement durable qui sont différents. »
Ces sujets, Amandine Demore a « envie de les porter et les porte sur Échirolles ». Une ville où elle est arrivée à 18 ans pour ses études, où elle a fondé son foyer, et dont elle « ne [partira] jamais », assure-t-elle. « J’ai découvert une ville à taille humaine », se souvient l’édile, vantant « la vie de quartier extrêmement riche, les commerces de proximité, les services publics forts, la richesse associative et l’attachement à la culture ou aux sports ».
Vue d’Echirolles de la terrasse du restaurant Canopy : une ville où Amandine Demore est arrivée pour ses études, en provenance d’Ardèche, et dont elle ne partira jamais, assure-t-elle. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Autant d’éléments qui « correspondaient à [ses] valeurs ». Car Amandine Demore est tombée « toute petite » dans la marmite. « Mon père et mon grand-père étaient engagés, j’ai toujours été passionnée de politique », raconte-t-elle. « J’ai fait des études d’histoire à la fac puis, venant d’un milieu populaire, j’ai dû travailler pour les centres de santé de Grenoble. Ensuite, j’ai arrêté pour me consacrer à la politique. »
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Une réflexion sur « Amandine Demore, première femme maire d’Échirolles, impose sa patte en menant « la continuité dans le changement » »
Quelle blague le PCF rempart contre le FN, alors que c’est l’inverse. En réalité, ce sont les ex communistes qui votent le plus massivement pour Le Pen.
https://www.slate.fr/story/209198/presidentielle-2022-vote-ouvrier-classe-ouvriere-communisme-pcf-extreme-droite-lepen