EN BREF – Le collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez organise une manifestation, samedi 16 mars 2024, à l’Alpe d’Huez, pour le coup d’envoi du festival Tomorrowland Winter, qui s’ouvre le jour même dans la station iséroise. Mobilisés depuis cinq mois contre l’évènement, les activistes remettront à cette occasion un prix symbolique à ses organisateurs ainsi qu’à la municipalité : la “médaille d’or du saccage des cimes”.
Tomorrowland Winter revient du 16 au 23 mars 2024 à l’Alpe d’Huez pour sa quatrième édition. L’occasion rêvée de se faire entendre pour le collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez, qui organisera ainsi, en marge du premier jour du festival, samedi 16 mars, une manifestation dans la station de l’Oisans. « Celle-ci sera un temps fort de la mobilisation », pronostique-t-il dans un communiqué diffusé lundi 11 mars.
Si tous les détails n’ont pas encore filtré, le collectif annonce sur son site internet une marche festive débutant à 13 h 30. Depuis son lancement, en octobre 2023, Stop Tomorrowland Alpe d’Huez a multiplié les actions afin de sensibiliser le public à son combat : création d’un site internet, communication sur les réseaux sociaux, tractages à Grenoble, Bourg d’Oisans et l’Alpe d’Huez, organisation d’un concert de soutien au 102…
La préfecture saisie afin de réaliser des mesures du niveau sonore
La manifestation marque donc une nouvelle étape de la contestation, qui se poursuit en parallèle sur plusieurs fronts. Stop Tomorrowland Alpe d’Huez, Mountain Wilderness et France Nature Environnement Isère ont ainsi saisi la préfecture de l’Isère, dans un courrier daté du 7 mars, pour demander notamment « la réalisation de mesures du niveau sonore en différents lieux et à différents moments du festival, en journée, en soirée et de nuit », indique le collectif.
Celui-ci collabore également avec l’association Résilience Montagne pour « mieux comprendre les liens entre la croissance débridée de l’immobilier à l’Alpe d’Huez et le Tomorrowland Winter ». De son côté, Extinction Rebellion a mené récemment « une action de désobéissance civile à l’Alpe d’Huez », précise-t-il. « Des infrastructures de remontées mécaniques ont été prises pour cible : des messages informant sur les impacts du festival ont été inscrits. »
L’Alpe d’Huez a signé avec Tomorrowland jusqu’en 2030
Si la première édition du festival, en 2019, avait déjà suscité de vives critiques, « on assiste cette année à une vague d’oppositions inédite », se félicite Stop Tomorrowland Alpe d’Huez. Pourtant, malgré un « contexte de catastrophe écologique et de crise sociale » largement dénoncé, la mairie de l’Alpe d’Huez a décidé de conclure un accord avec Tomorrowland pour cinq nouvelles éditions, soit au moins jusqu’en 2030.
« La municipalité et l’organisation du festival s’assoient sur les constats des scientifiques et sur la nécessité de sobriété », s’indignent les militants. Lesquels fustigent « un événement responsable, à lui seul, de plusieurs milliers de tonnes équivalent CO2, pour les seuls vols en avion associés au festival. Pire, un agrandissement de la scène principale de 2 000 places supplémentaires est prévu (elle en comptait jusqu’à présent déjà 10 000) », s’insurgent-ils.
La manifestation contre Tomorrowland Winter déclarée en préfecture
Face à cette situation, le collectif entend profiter de la manifestation du 16 mars pour remettre « un prix symbolique » à la commune de l’Alpe d’Huez et au Tomorrowland Winter : « la médaille d’or du saccage des cimes », ironise-t-il.
Stop Tomorrowland Alpe d’Huez affirme avoir déjà déposé une déclaration en préfecture. D’où le message adressé à cette dernière, en conclusion du communiqué : « Nous voulons croire que les deux contrôles de gendarmerie essuyés par le collectif en à peine un mois (en se rendant à un tractage et avant une réunion) n’avaient rien à voir avec une forme d’intimidation et que nous pourrons exercer notre liberté d’expression sans entrave ce samedi 16 mars. »