FLASH INFO – Après les papyrus d’Égypte antique ou Le Cri d’Edvard Munch, le Synchrotron de Grenoble s’est penché samedi 9 et dimanche 10 mars 2024 sur le violon de Niccolò Paganini, baptisé Il Cannone, fabriqué en 1743. Un violon « qui compte parmi les instruments de musique les plus importants de l’histoire de la musique occidentale » et qui nécessite un suivi constant de son état de santé, expliquent les équipes de l’ESRF.
« La municipalité de Gênes, en Italie, et le Premio Paganini ont mis au point un programme avec l’ESRF pour une analyse scientifique approfondie du comportement du violon dans différentes situations, afin de mieux préserver et comprendre ce précieux artefact historique », décrivent les équipes du Synchrotron de Grenoble. Une analyse de l’état structurel du bois et des pièces de collage de l’instrument a ainsi été réalisée, via « une technique appelée micro-tomographie à rayons X sur la nouvelle ligne de lumière BM18 de l’ESRF ».
« Pour nous, conservateurs, travailler avec une telle équipe de scientifiques et avec un équipement aussi fantastique est une expérience inoubliable. C’est un point de départ pour une meilleure compréhension de ce violon unique mais encore mystérieux », estiment Bruce Carlson et Alberto Giordano, conservateurs du précieux violon. À leurs yeux, les études menées au Synchrotron représentent ainsi « l’un des événements les plus importants de la seconde vie de Il Cannone ».
La technique utilisée avait été initialement développée pour la paléontologie, rappelle pour sa part l’ESRF. Qui s’est ainsi, par le passé, intéressé au vol de l’Archéoptéryx ou au mode respiratoire des dinosaures. Elle n’en a pas moins permis « de reconstruire une image 3D du violon complet jusqu’au niveau de la structure cellulaire du bois, avec la possibilité de zoomer localement n’importe où dans le violon jusqu’à l’échelle micrométrique ».
Le travail sur le violon de Paganini n’est-il qu’un premier pas ? Le chef de projet Luigi Paolasini salue en tout cas une « expérience fantastique, à la croisée de la science, de la musique, et de l’histoire, [qui] ouvre de nouvelles possibilités pour étudier la conservation d’instruments de musique anciens d’intérêt culturel ». Paul Tafforeau, responsable de la ligne BM18, note pour sa part que l’ESRF sera capable, d’ici quelques mois, de « travailler sur des instruments beaucoup plus grands, de la taille d’une contrebasse ».
Crédit photo de une : © ESRF – Pierre Jayet
Une réflexion sur « Le Synchrotron de Grenoble passe au crible Il Cannone, le célèbre violon de Paganini »
Bravissimo !
Heureusement qu’il y a de temps en temps ce genre d’informations pour remonter le triste niveau de Grenoble crassepitale verte …