FOCUS – Une quin­zaine de per­sonnes se sont retrou­vées à Grenoble, mer­credi 11 octobre 2023 au soir, pour la pre­mière réunion publique mar­quant le lan­ce­ment du col­lec­tif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez. Objectif : s’op­po­ser à la tenue du fes­ti­val Tomorrowland Winter, dont la qua­trième édi­tion est pro­gram­mée en mars 2024, dans la sta­tion isé­roise. Les membres du col­lec­tif avancent de nom­breux argu­ments, sur les plans cultu­rel, social, éco­no­mique et sur­tout écologique.

Les ini­tia­teurs du col­lec­tif l’ont pré­cisé en pré­am­bule de cette pre­mière réunion publique : celui-ci a voca­tion à « s’auto-dis­soudre le jour où ce fes­ti­val aura cessé de pol­luer nos mon­tagnes ». Le col­lec­tif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez, lancé mer­credi 11 octobre 2023 dans un com­merce cultu­rel – éga­le­ment lieu d’ex­pres­sion libre – à Grenoble, en pré­sence d’une quin­zaine de per­sonnes, est en effet entiè­re­ment dédié à la mobi­li­sa­tion contre Tomorrowland Winter, orga­nisé chaque hiver dans la sta­tion iséroise.

Le nou­veau col­lec­tif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez pointe l’im­pact éco­lo­gique, éco­no­mique, social et cultu­rel du fes­ti­val, avec une clien­tèle majo­ri­tai­re­ment étran­gère et à « fort pou­voir d’a­chat » selon les oppo­sants. DR

Créé en 2005 en Belgique, le fes­ti­val de musique élec­tro­nique – dans sa ver­sion la plus mains­tream – Tomorrowland a rapi­de­ment connu un suc­cès monstre, au point de deve­nir une véri­table fran­chise, avec des décli­nai­sons aux États-Unis¹annu­lée depuis 2016 et au Brésil, puis une ver­sion hiver­nale à l’Alpe d’Huez, depuis 2019. Annulé en 2020 et 2021 pour cause de Covid-19, Tomorrowland Winter a ensuite fait son retour dans les Alpes en 2022, puis en mars 2023.

À l’oc­ca­sion de cette der­nière édi­tion, des mili­tants d’Extinction Rebellion s’é­taient mobi­li­sés, col­lant par­tout à l’Alpe d’Huez des sti­ckers « Enjoy your last Tomorrowland » com­por­tant un lien, via un fla­sh­code, vers une tri­bune. Son mes­sage ? « Le fes­ti­val Tomorrowland, sous cette forme, sera le der­nier. » Un vœu qui ne s’est tou­te­fois pas réa­lisé puisque Tomorrowland Winter revient dans la sta­tion de ski pour une qua­trième édi­tion, du 16 au 23 mars 2024.

« Il y a moyen de pro­po­ser de la culture autre­ment en montagne »

Cette fois pour­tant, les oppo­sants sont bien déci­dés à mettre des bâtons dans les roues des orga­ni­sa­teurs du fes­ti­val. Si leurs modes d’ac­tion sont encore à défi­nir, ceux-ci ont insisté, lors de ce lan­ce­ment, sur les motifs de leur contes­ta­tion. Avec « beau­coup d’ar­gu­ments contre », aux niveaux « éco­no­mique, éco­lo­gique, social, cultu­rel », mais aussi des pro­po­si­tions alter­na­tives, le col­lec­tif ne sou­hai­tant « pas appa­raître uni­que­ment comme une force d’op­po­si­tion ».