FLASH INFO – Plusieurs secteurs de la commune de Grenoble ont été plongés dans le noir dans la nuit du 14 au 15 mars 2023. Des coupures de l’éclairage public nocturne, à l’image des expérimentations menées par Fontaine, Meylan ou Eybens ? Non : une action revendiquée par la CGT Énergie Isère.
En toile de fond des coupures, la contestation du projet de réforme des retraites, qui donne lieu à de nouvelles manifestations en Isère mercredi 15 mars. Mais pas seulement, souligne par voie de communiqué l’organisation syndicale. « En complément de la lutte contre la réforme des retraites, les électriciens et gaziers du groupe GEG subissent de multiples attaques sur leurs garanties collectives et les conditions de travail », explique-t-elle.
Les « attaques » en question ? « La dernière en date s’attaque directement au préambule de la constitution de 1946, en réduisant drastiquement les moyens de représentation des agents », indique la CGT. Autrement dit, explique le syndicat à Place Gre’net, la « décision unilatérale » de diminuer les heures dédiées à la représentation syndicale pour les salariés élus. Le volume d’heures concernées représenterait deux ETP1Équivalent temps plein, ajoute la CGT.
Une rue du quartier Île-Verte de Grenoble plongée dans le noir au soir du 14 mars 2023, suite aux coupures de l’éclairage public sur fond de mouvement social chez GEG. © Florent Mathieu – Place Gre’net
La CGT faire encore état de « dégradation de la sécurité avec la suppression des moyens pour appliquer les procédures de sécurité sur les chantiers, augmentation des dépassements horaires de travail journalier, pression managériale, discrimination et harcèlement »… Autant d’éléments « pointés dans les divers échanges avec l’inspecteur du travail », indique le syndicat.
À tout cela viendraient encore s’ajouter « la non-reconnaissance du travail de service public [et] la dégradation des relations hiérarchiques ». Dès lors, le syndicat n’hésite pas à parler de « casse sociale » et de « politique macronienne portée par la direction de GEG et certains administrateurs ». Sans oublier de décrire « un climat social délétère dans l’entreprise ».
C’est pour toutes ces raisons qu’au cours de leur assemblée générale, les grévistes de GEG ont décidé au soir du 14 mars 2023 une « mise en sobriété de l’éclairage public de Grenoble ». « Chaque citoyen pourra ainsi profiter d’une nuit étoilée et verra son impact carbone et financier diminuer », conclut avec ironie le syndicat. La prochaine assemblée générale décidera d’une réitération ou non des coupures.