FIL INFO – Le préfet de l’Isère a mis en garde Éric Piolle et la majorité, ce dimanche 15 mai 2022 au soir, à la veille de la délibération du conseil municipal sur le nouveau règlement intérieur des piscines municipales grenobloises. Selon Laurent Prévost, l’autorisation du port du burkini contreviendrait en effet au principe de laïcité posé par la loi. Le préfet menace ainsi de saisir le tribunal administratif, en cas d’adoption de la délibération ce lundi 16 mai, en vue d’en obtenir la suspension.
Éric Piolle devra décidément batailler sur tous les fronts pour faire adopter sa délibération sur le changement du règlement intérieur des piscines municipales, prévue lors du conseil municipal ce lundi 16 mai 2022. Après les multiples tribunes, lettres ouvertes, pétitions et communiqués des élus de tous bords, c’est cette fois le préfet de l’Isère qui manifeste son hostilité à une éventuelle autorisation du port du burkini à Grenoble, se disant prêt à la contester.
Dans un communiqué envoyé ce dimanche 15 mai au soir, Laurent Prévost met ainsi en garde le maire de Grenoble. Selon lui, il ressort des nombreuses prises de parole d’Éric Piolle dans les médias locaux et nationaux que « l’objectif principal de cette modification consiste à autoriser dans les piscines de la ville de Grenoble le port du burkini sous couvert des seules règles d’hygiène ». Mais, pour le préfet, « l’objectif manifeste est de céder à des revendications communautaristes à visées religieuses ».
Le préfet a reçu des instructions du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin
De fait, cette délibération, souligne Laurent Prévost, « paraît contrevenir au principe de laïcité posé par la loi de 1905 ainsi qu’aux dispositions de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République ». Et celui-ci d’ajouter : « Le maire, dans le cadre de ses compétences, s’il doit garantir la liberté religieuse de ses administrés, doit également s’assurer du respect de ces règles. »
Par conséquent, le préfet menace de suivre les instructions reçues du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. En cas d’adoption de la délibération, affirme-t-il, il « saisira le tribunal administratif de Grenoble, par le biais d’un référé laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du déféré d’annulation ».