EN BREF – Après dix ans de procédures judiciaires et six ans d’occupation du site par les zadistes, Pierre & Vacances annonce renoncer à son projet de Center parcs en Isère. En juin 2020, l’État, sommé par la justice administrative de communiquer l’intégralité de ses échanges avec le groupe immobilier et de loisirs, s’était pourvu en cassation.
Fin du feuilleton du Center parcs de Roybon, en Isère. Pierre & Vacances a annoncé, ce 8 juillet 2020, renoncer à son projet de construire mille cottages autour d’une bulle aquatique dans la forêt des Chambarans.
Après plus de dix années de procédures judiciaires et six années d’occupation du site par les zadistes, le numéro un européen autoproclamé des centres de loisirs jette donc l’éponge dans un communiqué publié sur son site. Il faut dire que l’autorisation de défrichement, prorogée deux fois, devait – une nouvelle fois – arriver à son terme ce 12 juillet.
Une autorisation qui posait, derrière, la question des relations troubles entre Pierre & Vacances et les plus hautes sphères de l’État, comme nous le soulignions le 18 juin dernier. Sommé par la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) puis la justice administrative de rendre publique l’intégralité de ses échanges avec le promoteur immobilier, l’État s’y est toujours refusé. Jusqu’à engager un pourvoi en cassation contre l’obligation qui lui avait été faite par le tribunal administratif de Paris.
D’autres projets en France et en Europe pour Pierre & Vacances
Dix ans après que lui ait été délivré le permis de construire, fin de la partie donc pour le Center parcs de Roybon. Mais d’autres projets suivent leur cours en France.
Dans le Lot et Garonne, un Center parcs de 400 cottages devrait ouvrir ses portes en 2021. Un semblable projet est sur les rails en Saône et Loire. Et, dans l’Eure, une extension est en discussion avec les associations de protection de l’environnement. C’est un peu plus compliqué dans le Jura, où le projet de Center parcs se heurte à la contestation d’habitants et d’associations.
Après avoir sillonné l’Espagne, le groupe entend également se développer en Allemagne et en Scandinavie. Reste que Pierre & Vacances ne va pas bien. En perte depuis 2011, le groupe a terminé son exercice 2018 – 2019 avec un déficit net de 33 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,67 milliard, en hausse de 13,8 %, mais après une perte de 46 millions un an plus tôt, soulignaient Les Echos en janvier dernier. Et, avec la crise sanitaire, il disait s’attendre à une chute de 90 % de son activité au troisième trimestre 2020.
Patricia Cerinsek