REPORTAGE VIDÉO - Plus d'un millier de manifestants ont marché pour le climat ce 1er février à Grenoble. L'objectif ? Soutenir la Convention des citoyens pour le climat, dans un contexte d'urgence marqué par « l'inaction environnementale et climatique des gouvernants ». Une mobilisation en baisse comparée aux marches précédentes mais ponctuée d'actions visant la Société générale et le centre commercial Neyrpic.
La première marche pour le climat de l'année s'est déroulée ce samedi 1er février dans les rues de Grenoble. Où, malgré la grisaille et la menace de la pluie, plus d'un millier de personnes ont défilé à l'appel du collectif Citoyens pour le climat. Une mobilisation plus faible que celle du 9 décembre dernier, qui avait motivé 10 000 défenseurs du climat.
Cette nouvelle marche, explique le collectif, intervient « dans un contexte d'urgence toujours plus marqué par l'inaction environnementale et climatique ». Ce alors même que la Convention citoyenne pour le climat (CCC) née de la crise des Gilets jaunes et du Grand débat national s'apprête à rendre ses conclusions. Une feuille de route que tous les marcheurs pour le climat espèrent « ambitieuse, exigeante et réaliste devant les mesures à prendre pour protéger [la] planète ».
« La première chose que je regarde quand je vote, c'est leur programme écologique »
Les motivations animant les manifestants sont à l'image de la diversité des organisations ou collectifs rassemblés place Victor-Hugo. Tels Extinction rebellion, Greenpeace, ANV Cop21, Alternatiba, les Amis de la Terre, le collectif contre l'A480, Sortir du nucléaire, Action Neyrpic… « Nous luttons contre le projet Neyrpic et, pour les municipales, nous voulons que les candidats disent la vérité sur l'urgence climatique », explique un activiste d'Extinction rebellion. « La première chose que je regarde quand je vote, c'est leur programme écologique », assure le jeune homme.
D'autres sont impliqués dans plusieurs associations, toutes liées d'une manière ou d'une autre à l'urgence climatique. Ils agissent collectivement mais aussi individuellement pour mettre des actions concrètes en place. Madame Odino fait partie de ceux-là . Elle nous fait part de ses activités et de son engagement pour le climat.
La Société générale et le projet Neyrpic dans le collimateur
Avant que la manifestation ne s'élance, un petit groupe d'activistes d'Alternatiba et d'ANV Cop 21 ont une nouvelle fois pris pour cible l'agence de la Société générale de la place Victor-Hugo. En cause ? L'implication de la banque dans un gros terminal d'exportation de gaz de schiste à Rio Grande. « Un projet climaticide d'une banque fossile », ont dénoncé les activistes en recouvrant sa façade d'empreintes de mains rouges et d'affiches.
Ce ne sera pas la seule action de cet après-midi, globalement consacré au climat. Dans le viseur des manifestants, des projets locaux contribuant ou participant « à la destruction du vivant et du climat ». Tels l'élargissement de l'A480 ou le très décrié projet de centre commercial, déjà bien engagé, sur l'ancien site de Neyrpic à Saint-Martin-d'Hères.
« Dans la triple impasse écologique, sociale et démocratique de notre monde, nous pensons que ce centre commercial fait partie du problème et non pas des solutions », fustige le collectif Action Neyrpic.
Prochaine marche pour le climat le samedi 14 mars
La marche s'est ensuite prolongée de manière “sauvage” en direction de la friche Neyrpic. Mais face à la présence de gendarmes mobiles, les manifestants ont préféré se rassembler sur une place. Trompant la vigilance des forces de l'ordre, quelques activistes ont alors recouvert, pour le détourner, un grand panneau de promotion du nouveau centre commercial.
Bien sûr, le collectif Citoyens pour le climat entend bien ne pas s'arrêter là et maintenir la pression. Ainsi, une nouvelle marche est-elle d'ores et déjà programmée pour le samedi 14 mars à Grenoble.
Joël Kermabon