FIL INFO — Après la publication d’une lettre ouverte signée Olivier Dodinot, adressée au sénateur de l’Isère Guillaume Gontard et à la députée socialiste de la quatrième circonscription de l’Isère Marie-Noëlle Battistel, cette dernière prend la plume à son tour pour répondre. Une réponse sur le fond, aussi courtoise qu’aigre-douce dans la forme.
Interpellée dans une lettre ouverte par le blogueur et occasionnel lanceur d’alerte Olivier Dodinot, la députée socialiste de la quatrième circonscription de l’Isère Marie-Noëlle Battistel prend le parti de répondre sur le fond. Alors que son interlocuteur lui reproche d’avoir dénoncé la hausse des taxes sur le carburant prévue par le gouvernement, la parlementaire dit partager le diagnostic… mais pas la méthode.
« Oui, vous avez raison, nous devons tout faire pour baisser la part des énergies fossiles de notre mix énergétique. Oui la fiscalité doit être un levier pour permettre cette transition et oui, enfin, l’inaction serait coupable et même criminelle », écrit ainsi la députée. Avant d’apporter une nuance : « le combat pour la transition énergétique ne pourra être gagné qu’avec l’adhésion, l’accord et même la participation de la population ».
Des mesures d’accompagnement renforcées ?
De fait, clamant qu’il n’y aura pas « de transition durable sans justice sociale », Marie-Noëlle Battistel dit attendre du gouvernement des engagements financiers plus conséquents dans la transition énergétique. Financiers, mais aussi structurels, en regrettant que les projets ferroviaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes soit absents des préconisations du rapport Duron, ou en dénonçant la privatisation annoncée des barrages.
La députée attend également plus d’aides pour accompagner le renouvellement des véhicules polluants, et évoque une augmentation de la prime à la conversion, ou encore une baisse de la TVA sur les « véhicules propres ». Ainsi que des mesures d’accompagnement pour les personnes qui, en milieu rural, « n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture », en plaidant par exemple pour la possibilité d’utiliser le Chèque énergie pour les dépenses de carburant.
« Taper au portefeuille, “punir” les automobilistes afin de les contraindre à changer de modes de déplacements ou à investir dans des véhicules propres n’a pas de sens […] sans un meilleur accompagnement de la transition », juge donc la parlementaire. Qui convient volontiers ne pas avoir de « baguette magique » : « Les mesures que je propose sont tout aussi critiquables et contestables que celles que vous défendez. »
Une réponse aigre-douce
Une réponse emplie de modestie et de retenue en somme, que la députée juge au demeurant naturelle. « Rabaisser publiquement les convictions ou les analyses des “autres” qui auraient forcément tort n’est pas ma manière de faire », écrit-elle. Peut-être pour mieux souligner « les pratiques de l’Assemblée nationale », où la majorité En marche ne laisserait plus de place au débat et à « l’expression des nuances » ?
Marie-Noëlle Battistel ne manque en tout cas pas de rappeler à Olivier Dodinot son parcours politique : « militant de la République En marche » et ancien « militant ou candidat UDI-Modem ou Cap21 ». Si la députée assure se tenir « loin du “vitriole¨ [sic] évoqué dans la presse », en l’occurrence Place Gre’net, et invite le blogueur à prendre « contact direct » avec elle, sa réponse n’en est pas moins aigre-douce.