FIL INFO – Le groupe Lactalis passait, le lundi le 12 novembre, devant le tribunal correctionnel de Grenoble, dans le cadre des rejets quotidiens d’eaux usées dans l’Isère de sa fromagerie L’Étoile du Vercors, située à Saint-Just-de-Claix. Après un réquisitoire très sévère, le procureur adjoint de Grenoble a demandé que soit appliquée l’amende maximale pour le groupe agroalimentaire, soit 500 000 euros.
C’est un réquisitoire très sévère auquel s’est livré le procureur adjoint de la République Laurent Becuywe devant le tribunal correctionnel de Grenoble à l’encontre de Lactalis. La fromagerie de Saint-Just-de-Claix L’Étoile du Vercors, propriété du grand groupe agroalimentaire depuis 2011, passait en effet devant la justice le 12 novembre* pour avoir rejeté quotidiennement ses eaux usées dans l’Isère.
« On savait déjà que Lactalis avait la capacité d’empoisonner le lait en poudre, on sait maintenant qu’il peut empoisonner l’eau, qu’il le sait et continue », a ainsi déclaré sans ambages le magistrat à l’intention de l’ancien et de l’actuel directeur de L’Étoile du Vercors. Avant de requérir l’arrêt des rejets, des amendes avec sursis contre les dirigeants… et une amende maximale de 500 000 euros contre Lactalis. La justice devrait rendre sa décision le 14 janvier.
Bras de fer entre Lactalis et Saint-Just-de-Claix
La pollution incessante de l’Étoile du Vercors, plus ancienne que le rachat de l’usine par le groupe agroalimentaire, se déroule sur fond de bras de fer avec Saint-Just-de-Claix, soutenue par Saint-Marcellin Vercors Isère communauté. Joël O’Baton, maire de la commune d’environ 1 200 habitants, attend en effet de l’usine qu’elle se raccorde au réseau d’assainissement intercommunal. Une solution rejetée par l’établissement.
Estimant que la capacité du réseau n’est pas suffisante pour traiter ses effluents, L’Étoile du Vercors veut de son côté construire sur son site sa propre station d’épuration. Et a déposé pas moins de quatre demandes de permis de construire, toutes refusées par la commune. Après une plainte de la Frapna en 2017, c’est le président de Saint-Marcellin Vercors Isère communauté qui déposait plainte l’année suivante.
FM
* Initialement prévue le 5 juin, l’audience avait finalement été reportée au mois de novembre.