FIL INFO – Saint-Marcellin Vercors Isère communauté annonce porter plainte contre Lactalis, dont l’usine l’Étoile du Vercors rejette ses eaux usées dans l’Isère depuis plusieurs années. Une action en justice destinée à contraindre l’établissement au réseau d’assainissement intercommunal. Le groupe plaide de son côté pour la construction de sa propre station d’épuration.
Nouvel épisode de l’un des “feuilletons” Lactalis : la communauté de communes Saint-Marcellin Vercors Isère a présenté une délibération visant à déposer une plainte auprès du procureur de la République contre le groupe industriel. En cause, comme toujours : le rejet des effluents, autrement dit les eaux usées et polluées, par l’usine l’Étoile du Vercors dans l’Isère.
#Lactalis #pollution #Isere je félicite la communauté de communes Saint-Marcellin Vercors Isère pour ce dépôt de plainte https://t.co/DjdPr4NlXj
— E Jacquier-Laforge (@elodiejala) 27 janvier 2018
Durant ses vœux prononcés le 25 janvier, le président de Saint-Marcellin Vercors Isère communauté avait déjà fait savoir son intention de porter plainte. Frédéric De Azevedo déclarait alors vouloir « obliger Lactalis à assainir et à se raccorder au réseau public ». Une annonce vivement soutenue par la députée En marche Élodie Jacquier-Laforge et approuvée à l’unanimité lors du conseil communautaire du mardi 6 février.
Une pollution quotidienne depuis plusieurs années
La pollution quotidienne de la rivière ne date pas d’hier : en 2014 déjà, la Frapna interpellait les pouvoirs publics sur la situation de cette usine située à Saint-Just-de-Claix, propriété de Lactalis depuis 2011.
La raison du blocage ? Le maire de la commune, Joël O’Baton, attend de l’entreprise qu’elle se raccorde au réseau d’assainissement public intercommunal. Tandis que Lactalis souhaite construire sa propre station d’épuration autonome, ce que l’édile refuse.
Le bras de fer a tourné en faveur de la municipalité lorsque la justice a donné raison à Joël O’Baton : le maire est en droit de refuser à la société un permis de construire sa propre station, quitte à contredire le préfet de l’Isère, voire le gouvernement. Dans une réponse faite à Élodie Jacquier-Laforge le 15 novembre 2017, la secrétaire d’État Brune Poirson indiquait en effet attendre de l’entreprise… la construction de la station que pourtant lui refuse le maire.