FIL INFO — Alors que la Région Auvergne-Rhône-Alpes organise une campagne d’auto-promotion pour se présenter « la région la mieux gérée de France », les élus d’opposition du groupe RCES moquent à l’envi un Laurent Wauquiez « président d’une agence de com ». Une critique récurrente, face à un Conseil régional qui n’oublie jamais de faire la promotion de ses actions… ou de l’imposer à ses partenaires.
« Laurent Wauquiez, président de Région ou d’une agence de com ? », telle est la question que se posent les membres du groupe RCES (Rassemblement citoyen, écologiste et solidaire).
Les élus d’opposition du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes rebondissent ainsi sur la campagne de communication initiée par Laurent Wauquiez, président de la Région (et des Républicains), affirmant que cette dernière est « la région la mieux gérée de France ».
« Une campagne de publicité phénoménale a été déployée en Auvergne Rhône Alpes et nationalement jusque dans les pages du Monde », s’étrangle le groupe RCES, pour qui « l’auto-flatterie mensongère a ses limites ».
L’opposition pointe ainsi du doigt ce qu’elle considère comme des manquements. « La bonne gestion n’est pas que financière. Les choix opérés aujourd’hui ne feront pas d’Auvergne Rhône Alpes la région la mieux gérée de demain », écrit-elle, en plaidant pour des investissements dans la transition énergétique et « les mécanismes d’adaptation au changement ».
L’opposition dénonce des « gadgets médiatiques »
Mais le fond même de la campagne initiée par la présidence de la Région agace les élus RCES. Le « choc d’investissement » proclamé par Laurent Wauquiez ? « Alors que, sous le précédent mandat, l’investissement atteignait 811 millions d’euros en moyenne par an, en Auvergne et Rhône-Alpes depuis 2016 il est réellement de 760 millions d’euros », affirment-ils. Secondés par Libération qui, après analyse, n’hésite pas à écrire que les investissements annoncés par la Région sont « liés à de jolies pirouettes comptables ».
Le groupe RCES met aussi « à l’honneur » l’annulation par la justice du budget 2016 de la Région pour « excès de pouvoir ». Si le budget a, depuis, été validé par la préfecture de Région, l’élue Myriam Laïdouni-Denis, porteuse du recours, estime que cette validation « n’efface en rien le jugement du tribunal qui a reconnu la violation de la loi qui garantit notre démocratie ». En effet, si la Chambre régionale des comptes (CRC) a demandé l’adoption technique rétroactive de l’exercice budgétaire déjà “consommé”, elle ne remettait pas en cause les raisons juridiques de son annulation.
Un inévitable procès en communication ?
Laurent Wauquiez, roi de la communication ? L’accusation n’est pas nouvelle. Le groupe RCES avait déjà dénoncé une « wauquiezerie » lorsque la Région avait fait inclure un éditorial et une photographie de son président dans les programmes des salles de spectacles labellisées. À l’occasion de l’assemblée plénière du 11 octobre, les mêmes élus n’ont par ailleurs pas manqué de qualifier la gratuité des TER pour les policiers municipaux, mise en place par la majorité régionale, de « gadget médiatique » et de « mesure pour exister en termes de communication ».
Difficile pour la Région d’échapper au “procès en communication”. Ainsi, lorsque le Conseil régional annonce une aide supplémentaire de 100 millions d’euros pour les communes, pour faire face « au sentiment d’abandon […] et pour compenser l’ampleur du désengagement de l’État », d’aucuns n’oublient pas de moquer le panneau que la Région demande aux communes d’installer pour signaler l’aide reçue. À l’image du dessinateur satirique Mykolas, dont la plume a été volontiers reprise sur les réseaux sociaux… notamment par un Stéphane Gemmani, autre opposant farouche à la politique menée par Laurent Wauquiez.