FIL INFO – La Région demande aux salles de spectacle labellisées « scène régionale Auvergne-Rhône-Alpes » de faire figurer dans leurs programmes un éditorial et… une photographie de Laurent Wauquiez. Une « wauquiezerie » et une « dérive », estiment les conseillers régionaux d’opposition du groupe RCES.
Une nouvelle « wauquiezerie » juste après l’affaire du « bullshit » ? C’est ainsi en tout cas que les élus du groupe d’opposition régionale RCES (Rassemblement Citoyens, écologistes et solidaires) moquent la demande adressée à différents lieux de spectacle par la Région Auvergne-Rhône-Alpes d’inclure dans leur programme un édito et une photographie de son président Laurent Wauquiez.
L’exigence en question accompagne l’obtention du label « scène régionale Auvergne-Rhône-Alpes », créé par la Région en 2017. Un label, assorti d’une subvention, réservé aux établissements prenant en considération « les esthétiques peu représentées », apportant un « soutien conséquent » à la création, ou mettant en œuvre des projets à destination des lycéens ou des publics éloignés de la culture.
« Culte de la personnalité et instrumentalisation de la culture »
Vingt-cinq salles ont obtenu le fameux label, parmi lesquelles l’Espace 600 de Grenoble ou le Grand Angle de Voiron. Aux côtés du Théâtre de Vienne, du Théâtre Jean-Vilar de Bourgoin-Jallieu ou du Théâtre du Vellein de Villefontaine. Autant de salles qui ont reçu, le 15 février dernier, un courriel de la Région contenant des outils de communication à inclure dans leur programme.
Quels sont ces éléments « à faire figurer dans les premières pages [des] plaquettes » ? Un portrait de Laurent Wauquiez et un éditorial. En l’occurrence, un texte type dans lequel le président de la Région vante son ambition « d’allier la proximité à la qualité », tout en laissant à la salle le soin de remplir les blancs. Avec notamment une mention « Nom du directeur » qu’apprécieront les directrices au nombre des destinataires.
Juste retour des choses ? Pas du tout, considèrent les élus d’opposition, pour qui cette exigence régionale est « une dérive à mi-chemin entre le culte de la personnalité et l’instrumentalisation de la culture ».
Et le groupe d’opposition de rappeler que d’autres financeurs des salles de spectacle, parfois plus importants, comme les communes ou les métropoles, n’imposent pas de leur côté les mêmes conditions aux établissements qu’elles accompagnent.