REPORTAGE VIDÉO – Le Summum de Grenoble affichait complet lundi 26 février pour fêter les athlètes français de retour des Jeux olympiques de PyeongChang. Malgré l’horaire tardif en raison d’un gros retard de l’avion des champions, le public s’est montré patient et leur a offert une véritable ovation à leur arrivée.
C’est avec près de trois heures de retard que l’avion ramenant l’équipe de France olympique de Corée du Sud s’est posé à l’aéroport de Lyon, lundi 26 février. Accueillis par une foule nombreuse, les athlètes tricolores sont ensuite montés dans un bus. Direction Grenoble. 3 500 personnes les attendaient avec impatience pour pouvoir les fêter.
Réalisation : Joël Kermabon.
Dans le cadre des célébrations du cinquantenaire des Jeux olympiques de 1968, Grenoble avait obtenu l’accord du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour que le retour des champions se déroule dans la capitale des Alpes. Une première.
Les médaillés olympiques français des JO de PyeongChang ont été fêtés au Summum. © Laurent Genin
Certains médaillés de PyeongChang, Perrine Laffont, Julia Pereira, Marie Martinod, Pierre Vaultier, Maurice Manificat, Richard Jouve et Adrien Backscheider étaient rentrés plus tôt de Corée. En première partie de soirée, ils sont revenus sur leur aventure olympique et la suite de leur saison. Ils ont aussi répondu à quelques questions d’un public enthousiaste mêlant toutes les générations.
Pierre Vaultier : « À PyeongChang, la confirmation passait seulement par la victoire »
Favori de l’épreuve de snowboard cross, Pierre Vaultier a assumé son statut à PyeongChang. Une fierté pour le Haut-Alpin.
Pierre Vaultier est double médaillé d’or olympique en snowboard cross. © Joel Kermabon
« Cela compte énormément pour moi. J’avais vraiment à cœur de me soigner parce que je m’étais brûlé quand j’avais ce même statut à Vancouver en 2010. Je m’étais écroulé en quart de finale. Ça m’a fait du mal. Cette fois-ci, je suis resté debout, en tout cas pour la finale où je me suis bien défendu. Cela a fait une belle course », a confié Pierre Vaultier, déjà titré aux JO de Sotchi en 2014.
« Surtout je me suis prouvé que j’étais capable de tenir la pression avec ce poids lourd que j’avais sur les épaules toute la journée », ajoute celui qui a fait ses études à Grenoble et y s’y rend régulièrement. « Ce n’était forcément marrant. Je n’avais presque pas envie d’être au départ. J’avais peur des conséquences de perdre cette course et de balayer quatre ans de travail magnifiquement réussi avec notamment un titre de champion du monde [en 2017, ndlr]. Arrivé à PyeongChang, il fallait que je confirme. Et la confirmation passait seulement par la victoire. »
Marie Martinod, une deuxième médaille d’argent avant de se retirer
Pour sa part, déjà médaillée d’argent en ski halfpipe à Sotchi, Marie Martinod a réédité cette performance en Corée du Sud. Cette médaille a « une saveur différente » pour la skieuse de La Plagne qui mettra un terme à sa carrière à la fin de la saison.
Installé à Saint-Nizier-du-Moucherotte, Maurice Manificat fait office de local de l’étape à Grenoble. Double médaillé de bronze en relais et en sprint par équipes à PyeongChang, le fondeur savoure son retour quasiment à la maison. Ces deux médailles effacent la déception du Haut-Savoyard qui n’est pas parvenu à monter sur le podium en individuel.
Réalisation : Joël Kermabon.
22 h 26, le bus des champions français arrive enfin au Summum. De jeunes enfants munis de drapeaux tricolores sont là pour les accueillir. De même qu’une noria de caméras et d’objectifs. La ministre des Sports Laura Flessel les avaient précédé de quelques dizaines de minutes.
Un peu fatigués par le voyage mais souriants, les héros des JO se sont dirigés vers la scène, située à quelques mètres. Où ils ont reçu un accueil triomphal du public.
Martin Fourcade : « Nous n’avions pas du tout mesuré qu’il y aurait autant de monde »
À la tête de la délégation française, le porte-drapeau de la cérémonie d’ouverture, Martin Fourcade. « Nous sommes très heureux d’être là. Nous n’avions pas du tout mesuré qu’il y aurait autant de monde. C’est génial », a t‑il déclaré. Avec trois titres à PyeongChang, le biathlète, installé dans le Vercors, a égalé le record de Jean-Claude Killy en 1968. Et marqué les JO de son empreinte.
Martin Fourcade, Guillaume Cizeron, Gabriella Papadakis, Anais Bescond, Anais Chevalier, Justine Braisaz, quelques-uns des médaillés de PyeongChang. © Laurent Genin
À l’applaudimètre c’est sa collègue Marie Dorin-Habert qui l’a emporté. Très émue, la biathlète des Sept Laux a décroché l’or sur le relais mixte et le bronze sur le relais dames. Quelques semaines avant de raccrocher définitivement les skis et la carabine.
Chacun des médaillés a pu remercier le public de son accueil et d’avoir su se montrer aussi patient. Les premiers arrivés ont attendu les champions plus de quatre heures. « Vous méritez que l’on vous ait choisi pour accueillir les athlètes au retour de PyeongChang » a lancé Denis Masseglia, président du CNOSF. À voir l’enthousiasme et la ferveur du public, l’interminable attente en valait la peine.