FOCUS – La pastille anti-pollution va être expérimentée dès novembre dans l’agglomération grenobloise. Là, mais aussi dans le Voironnais et le Grésivaudan, tout véhicule devra être affublé de la pastille de la bonne couleur pour pouvoir circuler librement lors des pics de pollution. Les Lyonnais devront passer leur chemin…
La métropole grenobloise sera la première à les expérimenter. Les certificats de la qualité de l’air, plus communément appelés pastilles anti-pollution, seront mis en œuvre dès novembre 2015. Avec Strasbourg, heureuse élue sans le savoir, Grenoble s’apprête à tester la vignette qui, selon sa couleur, ouvrira plus ou moins grand aux véhicules les portes de la ville.
En vue, des mesures de modération de circulation et de stationnement lors des pics de pollution, le temps de l’expérimentation, soit deux mois jusqu’à la fin de l’année. « L’idée est de graduer les mesures, souligne Yann Mongaburu, vice-président en charge des déplacements à la Métro. Aujourd’hui, on est dans le tout ou rien et on prend des mesures pas concertées ! »
L’idée est aussi d’anticiper les pics de pollution. Par exemple, en limitant la vitesse maximale sur autoroute à 70 km/h avant l’épisode pollué. Et non pas trois jours après…
Le diesel d’avant 2006 et l’essence d’avant 1997 privés de pastille
Le feu vert de la ministre en poche, l’agglomération se donne encore un mois pour finaliser ses mesures. Mais d’ores et déjà, des véhicules devraient rester au garage…
Car, à Grenoble, les pastilles se déclineront sous sept couleurs, classant les véhicules du moins au plus polluant. Premier de la classe ? Le véhicule électrique. Les mauvais élèves ? Le diesel immatriculé avant 2006 et l’essence d’avant 1997. Ceux-là n’auront même pas droit à la pastille. Or, ces derniers représenteraient 30 % du parc automobile…
Punis ? Des mesures de substitution seront mises en place, comme la gratuité des transports en commun lors des épisodes pollués. Le tout, encore une fois, étant d’anticiper.
Dans quelques jours, tous les propriétaires de véhicules de l’agglomération grenobloise, mais également du Voironnais et du Grésivaudan, recevront donc la vignette dans leur boîte aux lettres, gratuitement, assortie d’une explication du dispositif.
Les automobilistes lyonnais interdits de circuler
Les autres ? Les Lyonnais entre autres qui, eux, n’expérimentent pas encore sur leur territoire la fameuse pastille ? « La pastille est une sorte d’autorisation de circuler, reprend Yann Mongaburu. Ceux qui n’auront pas la pastille ne le pourront pas. »
Reste à faire respecter le dispositif. Comment ? Là, l’élu reste pour le moins évasif. « La question n’est pas de punir. La sanction n’est pas au cœur de l’opération. Il s’agit d’aider les citoyens à relever le défi. Ils ne comprennent pas notre inaction, or les automobilistes sont les premières victimes de la pollution. »
Expérimenté dans l’agglomération, le dispositif concernera aussi le Voironnais et le Grésivaudan. Au nord et au sud de Grenoble, des mesures vont également être mises en place.
Un dispositif qui ne devrait pas plaire à tout le monde mais qui permettra, peut-être d’éviter que l’histoire ne se répète. En novembre 2012, le cross des écoles avait en effet été annulé à Grenoble pour cause de pollution.
Patricia Cerinsek
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