Grenoble va la première expérimenter la pastille anti-pollution. En fonction de sa couleur, les véhicules pourront plus ou moins librement circuler.Quel impact ont eu les interdictions de circulation sur la pollution à Grenoble ? Faible. Et pour cause, le dispositif n'a pas vraiment été respecté...

Automobilistes : tous à vos pas­tilles dans l’agglo !

Automobilistes : tous à vos pas­tilles dans l’agglo !

FOCUS – Dès cet automne, les auto­mo­bi­listes gre­no­blois, du Grésivaudan et du Voironnais devront jus­ti­fier d’une pas­tille « véhi­cule propre » pour cir­cu­ler et sta­tion­ner libre­ment dans Grenoble. Après Paris, la capi­tale des Alpes entend ban­nir les véhi­cules les plus pol­luants du centre-ville.

Cet automne, Grenoble expérimente l'éco-pastille automobile. Les véhicules les plus polluants ne pourront plus circuler et stationner comme bon leur semble. Crédit Patricia Cerinsek

Cet automne, Grenoble expé­ri­mente l’éco-pas­tille auto­mo­bile. Les véhi­cules les plus pol­luants ne pour­ront plus cir­cu­ler et sta­tion­ner comme bon leur semble. © Patricia Cerinsek

La ville de Grenoble expé­ri­mente cet automne les cer­ti­fi­cats de la qua­lité de l’air. Des pas­tilles de dif­fé­rentes cou­leurs qui, appo­sées sur le pare-brise des véhi­cules, per­met­tront de les clas­ser selon leurs niveaux d’émissions polluantes.

Un sésame pour accé­der et sta­tion­ner en ville, les jours de pol­lu­tion notam­ment. Les éco-pas­tilles seront décli­nées en sept cou­leurs et autant de caté­go­ries, allant du bleu pour les véhi­cules élec­triques, les plus propres, au gris pour les voi­tures essence comme die­sel imma­tri­cu­lées avant 1997, les plus pol­luantes en somme.

Ce sont elles qui, les pre­mières, feront les frais des mesures à venir de res­tric­tion de cir­cu­la­tion et de sta­tion­ne­ment. A Grenoble, ces véhi­cules « gris » repré­sen­te­raient 8 % du parc mais 15 % des émis­sions de polluants.

Les vieux die­sel dans le collimateur

Objectif pour le gou­ver­ne­ment qui espère ral­lier les métro­poles de l’Hexagone à son ini­tia­tive ? « Faire dis­pa­raître tous les die­sels datant d’avant 2005 non équi­pés de filtres à par­ti­cules », selon la ministre de l’Écologie Ségolène Royal. Et der­rière, réduire pol­lu­tion de l’air et bouchons.

Cet automne, Grenoble expérimente l'éco-pastille automobile. Les véhicules les plus polluants ne pourront plus circuler et stationner comme bon leur semble. Crédit Patricia Cerinsek

Cet automne, Grenoble expé­ri­mente l’éco-pas­tille auto­mo­bile. Les véhi­cules les plus pol­luants ne pour­ront plus cir­cu­ler et sta­tion­ner comme bon leur semble.

Reste à connaître le détail des mesures qui seront prises à Grenoble. Le pro­to­cole d’accord devrait être signé à la fin de l’été. Mais, dans les grandes lignes, ce sont des mesures de modé­ra­tion de vitesse, des res­tric­tions de cir­cu­la­tion et de sta­tion­ne­ment qui devraient être mises en œuvre.

97 % du tra­fic de l’ag­glo­mé­ra­tion concerné par le dispositif

Qui est concerné ? L’automobiliste gre­no­blois mais aussi du Grésivaudan et du Voironnais. Et les autres qui n’au­ront pas leur vignette cli­mato-com­pa­tible ? Quid de l’automobiliste lyon­nais, si tant est que Lyon ne se prête pas à l’expérimentation en septembre ?

Yann Mongaburu président écologiste du SMTC s'expliquant sur la terrasse du Café de la table ronde à Grenoble avec un Métrovélo jaune derrière lui © Paul Turenne - placegrenet.fr

Yann Mongaburu, pré­sident du SMTC © Paul Turenne – pla​ce​gre​net​.fr

« 97 % du tra­fic de l’agglomération est cou­vert par le dis­po­si­tif », répond Yann Mongaburu, pré­sident du syn­di­cat mixte des trans­ports en com­mun de l’agglomération gre­no­bloise (SMTC). Un auto­mo­bi­liste lyon­nais devrait donc pou­voir cir­cu­ler à sa guise, qu’il pol­lue un peu ou beau­coup, le temps que le dis­po­si­tif soit géné­ra­lisé à toute la France, au 1er jan­vier 2016

Pour obte­nir ces pas­tilles, il fau­dra en faire la demande par Internet auprès du sys­tème d’immatriculation des véhi­cules. Des pas­tilles gra­tuites… dans un pre­mier temps. Passé six mois, elles devraient être fac­tu­rées 5 euros. A Grenoble, où l’on prône la gra­tuité, cette déci­sion fait grin­cer des dents. Après l’abandon de l’écotaxe poids lourds, ce nou­veau pré­lè­ve­ment fis­cal va-t-il, lui aussi, finir sur une voie de garage ?

Gratuite ou pas, cer­tains vont faire plus que d’autres les frais de cette mesure anti-pol­lu­tion. Les foyers les plus modestes, équi­pés de voi­tures sou­vent anciennes, risquent d’être les pre­miers punis. Alors, dis­cri­mi­na­tion sociale ? Ce n’est pas le super bonus – jusqu’à 10.000 euros pour ache­ter un véhi­cule élec­trique d’au moins 20.000 euros –, qui rééqui­li­brera les inéga­li­tés… même s’il fera assu­ré­ment les affaires des construc­teurs automobiles.

Alors, éco­lo­gie puni­tive ? Le maire écolo de Grenoble Eric Piolle pré­fé­rait sur RTL par­ler de « nou­velle contrainte ». Et tabler sur les tari­fi­ca­tions soli­daires des trans­ports en com­mun * pour faire chan­ger les com­por­te­ments. Promesse de cam­pagne, la gra­tuité pour les 18 – 25 ans est pas­sée à l’as, après le désen­ga­ge­ment du conseil géné­ral du finan­ce­ment des trans­ports en com­mun. A la place ? Un abon­ne­ment men­suel ramené à 20 € (au lieu de 27,10 €) au 1er sep­tembre 2015. La gra­tuité, elle, sera pour les sor­ties scolaires…

Patricia Cerinsek

* Un abon­ne­ment libre cir­cu­la­tion à 36 € est éga­le­ment créé pour les plus de 75 ans.

Patricia Cerinsek

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