FLASH INFO – La mairie de Chasse-sur-Rhône s’engage contre les PFAS, soit les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées communément désignées comme des « polluants éternels » que l’on retrouve dans l’eau de la commune. Elle demande notamment l’application du principe de pollueur-payeur.
La commune de Chasse-sur-Rhône, située dans la Vallée de la chimie, est particulièrement concernée en tant que seule ville iséroise avec des analyses de l’eau d’arrosage révélant une pollution aux PFAS. En amont de l’examen de la proposition de loi adoptée par les députés le 4 avril 2024 interdisant ces substances dans les cosmétiques et les vêtements (mais pas dans les ustensiles de cuisine), Christophe Bouvier, le maire et ex-secrétaire fédéral du Parti socialiste de l’Isère, avait salué « une bonne nouvelle pour la protection de la santé des habitants, et la promotion de ce sujet de santé publique encore trop méconnu ».
« Cependant, il convient d’affirmer que seule une mise aux normes à l’échelle européenne serait efficace pour éviter les disparités de règlementation entre États qui rendraient éphémère toute avancée contre ces pollutions notamment en termes de calendrier et de seuils », ajoutait la Ville de Chasse-sur-Rhône. Celle-ci indiquait par ailleurs poursuivre les analyses d’eau « pour identifier la nature et l’origine des PFAS » et mettre en place des aménagements contre la pollution aux perfluorés présente dans l’eau de consommation des écoles.
La Ville de Chasse-sur-Rhône se réjouit des perquisitions réalisées au sein de deux entreprises de la Vallée de la Chimie, jugées responsables de la pollution aux PFAS. © Métropole Grand-Lyon
C’est dans ce contexte que la Ville a fait savoir sa satisfaction face aux perquisitions menées sur les sites industriels de Pierre-Bénite Daikin et Arkema, le mardi 9 avril. Une opération résultant d’une plainte collective déposée par 41 communes en mars 2023, dont Chasse-sur-Rhône. « Les usines perquisitionnées par les enquêteurs sont aujourd’hui soupçonnées d’être à l’origine des pollutions aux PFAS présentes dans l’eau du Rhône, l’air et le sol », indique-t-elle.
En novembre 2023, une plainte déposée par des associations avait été rejetée par la justice. Mais Chasse-sur-Rhône explique que la nouvelle plainte, fondée sur des motifs différents, « pourrait aboutir à la reconnaissance attendue des responsables de la prolifération de ces polluants éternels ». Et, in fine, permettre l’application du principe de pollueur-payeur que la commune appelle de ses vœux, les opérations de dépollution représentant des coûts très importants.
Crédit photo de une : Vallée de la chimie. © Métropole Grand-Lyon