FLASH INFO – Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation judiciaire des Aciéries de Bonpertuis le 23 octobre 2025. Une décision qui sonne le glas de la plus ancienne entreprise iséroise et vient renforcer les inquiétudes concernant l’avenir de l’industrie dans le département.
Le tribunal de commerce de Lyon a sonné le glas de la plus ancienne entreprise de l’Isère et de l’une des plus anciennes de France. Après leur placement en redressement judiciaire au mois de septembre 2025, les Aciéries de Bonpertuis, situées sur la commune d’Apprieu, ont vu leur liquidation prononcée le jeudi 23 octobre. Une décision qui conduit à la disparition d’un savoir-faire ancestral… et d’une soixante d’emplois sur le territoire.
C’est au cœur du XVe siècle, plus précisément en 1434, que la forge a vu le jour sur le site de Bonpertuis, avant la fondation officielle des Forges de Bonpertuis en 1574. Le site avait donc fêté son 450e anniversaire en 2024… et approchait de son 600e, si l’on se fie à la première date.

Photographie des Forges de Bonpertuis au début du XXe siècle. Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation de la plus ancienne entreprise de l’Isère. DR
À l’occasion de l’annonce de cette liquidation, nombreux sont ceux à rappeler la légende selon laquelle l’épée de François 1er y aurait été forgée. Un poids historique qui a valu au four des Forges de Bonpertuis d’être classé au titre des monuments historiques en 2003. « Il s’agit du dernier four de ce type conservé aujourd’hui en France », indique ainsi le ministère de la Culture dans sa notice en ligne.
Ce classement engendrera-t-il une attention particulière après la liquidation des Aciéries de Bonpertuis ? Ni l’entreprise Forlam, l’actuelle propriétaire, ni la préfecture, ni l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (Udap) représentant la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) en Isère ne nous ont apporté, pour l’heure, de réponse à cette question.
Des inquiétudes concernant l’avenir de l’industrie en Isère
Une chose est certaine : la liquidation des Aciéries de Bonpertuis interroge sur l’avenir de l’industrie en Isère. « Après Ferropem, Soitec, Teisseire, Nestlé, ou encore les aciéries de Bonpertuis, les annonces de restructuration, de fermeture ou de chômage partiel tombent », a ainsi alerté sur les réseaux sociaux le secrétaire départemental de la CGT 38 Nicolas Benoît. Non sans fustiger le « silence assourdissant du Premier ministre ».
Et le syndicaliste de rendre public un courrier en date du 16 octobre 2025, adressé à la préfète de l’Isère Catherine Séguin. Il y réclame l’organisation d’assises de l’industrie et de l’emploi dans le département, « afin qu’un échange puisse avoir lieu et [de] permettre de dynamiser les différentes filières identifiées ». Ce non sans appeler à « stopper la casse industrielle en cours et les restructurations boursières ».


