REPORTAGE VIDÉO – L’ancien président de la République François Hollande s’est rendu avec le président de la Métropole Christophe Ferrari sur la plateforme chimique de Vencorex Pont-de-Claix pour rencontrer les représentants des salariés, jeudi 20 mars 2025. Il a exhorté le gouvernement à être plus actif et à se réengager dans ce dossier, considéré de « souveraineté industrielle ». De son côté, Christophe Ferrari a déclaré que la Métropole et la Ville de Pont-de Claix seraient prêtes à devenir actionnaires de la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) portée par les salariés.
Même salle de réunion, même format de rencontre avec les salariés et leurs représentants que celui choisi lors de la visite de Jean-Luc Mélenchon. Seul le principal interlocuteur avait changé. L’histoire s’est donc répétée jeudi 20 mars 2025 sur la plateforme chimique de Vencorex, menacée de fermeture, où l’ex-président de la République François Hollande s’est rendu en début d’après-midi, en compagnie de Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble et maire de Pont-de-Claix.
Ce juste après la tenue d’une conférence sur « La place de la France dans le désordre international », organisée dans les locaux de Sciences Po Grenoble le matin. Mais aussi deux jours après l’audition de Jean-Luc Béal, le président de Vencorex France, par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, qui a exposé aux députés les raisons ayant conduit au redressement judiciaire de l’entreprise.

Arrivée de François Hollande et de Christophe Ferrari sur le site de Vencorex. © Joël Kermabon – Place Gre’net
L’objectif de l’ancien président et actuel député de la Corrèze ? Faire un point complet sur la situation de l’entreprise et voir quelles solutions pourraient se dégager. Notamment celle chère aux salariés : un projet de Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) associant 40 d’entre eux, ainsi que des organisations syndicales, des élus et enfin des clients et fournisseurs. Un projet toujours en cours d’élaboration.
Dans la petite salle de réunion du CE, François Hollande a longuement écouté les salariés de l’usine chimique, en redressement judiciaire depuis septembre 2024. Ce alors que son sort reste suspendu après un prolongement de six mois de la période d’observation accordé par tribunal de commerce de Lyon. Ce dernier statuera lors d’une audience intermédiaire prévue le 3 avril 2025.
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2 réflexions sur « Plateforme chimique de Vencorex : François Hollande invite l’État à se réengager dans ce dossier de « souveraineté industrielle » »
« Ce dernier a également écarté « la solution miracle » de nationalisation temporaire, réclamée à cor et à cri par les élus de gauche du territoire mais refusée par le gouvernement. »
Saluons tout de même le fait que notre ancien Président de gauche a su résister à la facilité de la démagogie.…
Ça vaut la peine d’écouter l’audition de Vencorex par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.
http://videos.assemblee-nationale.fr/video.16416071_67d98f04eb750.commission-des-affaires-economiques – situation-economique-et-perspectives-de-developpement-des-acti-18-mars-2025
Les problèmes structurels auxquels est confronté l’entreprise et qui la rendent non viable économiquement sont clairement exposés : surcapacités mondiales dues en particulier par la création de lignes de production modernes chinoises, effondrement des prix de marché, concurrence faussée du fait du coût du gaz et de l’électricité et du poids de la réglementation européenne et française, part de marché qui s’effondre, sous-utilisation de la plateforme avec des coûts fixes augmentant d’autant les coûts de revient.…tout cela en « réaction en chaîne ».
Ne pas oublier que le cœur de métier de Vencorex, c’est le business des isocyanates, « marché de commodités » bien moins rémunérateur que les marchés de spécialité (comme ceux d’Arkema). Le négoce du sel représente seulement 3% de l’activité de Vencorex.
Tout cela étant précisé, ce serait très intéressant de savoir comment l’éventuel repreneur sous statut de coopérative pourra faire fi de ces éléments de contexte pour faire revenir viable l’entreprise. Mais restons optimiste et souhaitons bonne chance à tous ceux qui œuvrent pour la sauvegarde de Vencorex.