REPORTAGE VIDÉO - À l'appel d'une intersyndicale, des centaines d'agents de la fonction publique en grève ont manifesté, mardi 13 mai 2025 à Grenoble, pour protester contre les économies envisagées par le gouvernement Bayrou. Craignant de nouvelles coupes budgétaires, les manifestants ont réclamé des créations d’emplois, la titularisation des contractuels ou encore l'augmentation de la valeur du point d'indice. En marge de la manifestation, la police a interpellé deux personnes pour « outrage à dépositaire de l’autorité publique », à savoir Bruno Retailleau.
Après une première grande mobilisation le 5 décembre 2024, les agents de la fonction publique en grève étaient à nouveau dans la rue, mardi 13 mai, partout en France. À l'appel d'une intersyndicale représentative de la fonction publique, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place Victor-Hugo avant de défiler en cortège dans le centre-ville de Grenoble en direction de la préfecture de l'Isère, place de Verdun.
L'objectif de cette journée de grève ? Protester contre le projet concocté par le gouvernement Bayrou, notamment les 2 à 3 milliards d'économies envisagés pour le service public par Amélie de Montchalin, ministre en charge des comptes publics. Craignant de nouvelles coupes budgétaires, les manifestants ont au contraire réclamé des créations d’emplois, la titularisation des contractuels ou encore l'augmentation de la valeur du point d'indice.
Sans oublier le rétablissement de la rémunération complète, sans carence, pendant les jours d’arrêt maladie et « des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques ».
Forte participation des agents des 70 écoles des quartiers populaires de l'agglomération. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Bref, « On veut du fric pour le service public ! », ont scandé les participants tout au long de la manifestation qui s'est déroulée dans le calme. À noter aussi : la forte participation des agents des quelque 70 écoles des quartiers populaires de l’agglomération grenobloise.
Ces derniers ont notamment réitéré leurs demandes : élargissement de la carte des réseaux d’éducation prioritaire (Rep), renforcement général des moyens, ou encore « recrutement massif » d'accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).
Deux manifestants interpellés et placés en garde à vue
Vers midi, alors que la manifestation était sur le point de s'achever, des policiers ont interpellé deux hommes qui, tout au long du parcours, avaient déployé, souvent entre deux arbres, des banderoles de cellophane noire où étaient peints en blanc divers slogans.
Celle qui a plus particulièrement attiré l'attention des représentants des forces de l'ordre affichait : « 9 mai, Paris : Retailleau ❤ les néonazis ». Une allusion directe à la manifestation de militants d’ultradroite qui s'est déroulée à Paris, samedi 10 mai, d'abord interdite par la préfecture de police, puis finalement autorisée par le tribunal administratif. Ce qui a valu aux deux manifestants d'être placés en garde à vue pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », soit le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
Les manifestants sont venus soutenir les deux personnes interpellées en scandant « Libérez nos camarades ! ». © Joël Kermabon - Place Gre'net
Après trois heures passées dans les locaux de l'hôtel de police, les deux hommes ont recouvré la liberté de circuler. Ils seront toutefois « convoqués pour une audition ultérieure en juin prochain, en vue d'éventuelles poursuites », a précisé la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) auprès de France Info.
Pour Thibaut Michoux, membre du syndicat Snes-FSU, venu soutenir ses collègues devant le commissariat de Grenoble avec un groupe de manifestants, les choses sont claires. « Une décision a été prise de provoquer, de faire peur, de mettre la pression sur des gens qui manifestaient pacifiquement pour les services publics, a commenté le syndicaliste. Nous n'allons pas nous laisser intimider et accepter cette remise en cause de la liberté d’expression. Tout cela n’est pas anodin », estime-t-il.
Une réflexion sur « « On veut du fric pour le service public ! » : la manifestation se solde par deux arrestations à Grenoble »
Une strate de la pyramide qui défend le « bien public ».
Évidemment, la pierre de voûte n’a à attendre qu’une action de la providence. (Faut dire que pour être élus, ils y ont mis le « prix »… dont aussi l” arrosage ). La strate d’en bas est consciente est-elle consciente de son privilège : « Du social et du solidaire ».
NB : Je me souviens du sourire de mon père (année 60) : « On fait grève pour vous ».
Mais quand même ne pas trop pleurer ! Le capitalisme va de pair avec le consumérisme … Et je me demande si certains dans les *« hautes sphères » ont conscience de leurs participation.
*Hautes sphères : En êtes vous ?