EN BREF – Pour imposer à la FNSEA son retour à la table des négociations et gagner de nouveaux droits, le Syndicat des gardiens de troupeaux CGT a organisé une manifestation devant la Chambre d’agriculture de l’Isère, à Moirans, mercredi 22 janvier 2025 au matin. Il reproche en effet à la FNSEA de sciemment empêcher les bergers d’obtenir une prime d’équipement de 250 euros par mois pour l’achat de leur équipement de travail.
« Depuis deux ans, notre syndicat mène la bataille alliant séances de négociations départementales et actions militantes en tous genres », explique le Syndicat des gardiens de troupeaux CGT. Or, il reproche à la FNSEA1Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles., syndicat agricole majoritaire en France, de délibérément laisser les bergers de côté lors des négociations syndicales nationales. C’est pourquoi il a organisé une manifestation devant la Chambre d’agriculture de l’Isère, à Moirans, le mercredi 22 janvier 2025 au matin.
Les bergers travaillent dans des conditions difficiles et souhaitent que cela soit reconnu. © Ancelin Faure – Place Gre’net
L’objectif de cet événement ? Demander un retour des négociations afin que les bergers obtiennent une prime d’équipement de 250 euros par mois. Cela leur permettrait de rembourser l’achat de leur équipement de travail. Car, pour l’heure, les gardiens de troupeaux se le procurent à leurs frais.
Les bergers accusent la FNSEA de rétropédaler
Concrètement, le Syndicat des gardiens de troupeaux CGT estime que la FNSEA « use de basses manœuvres bureaucratiques en tentant d’imposer une régionalisation des négociations » pour « noyer le poisson » et mettre fin aux dites négociations. Et l’accuse d’avoir à plusieurs reprises annulé des discussions.
Mais il reste confiant car, jusqu’à présent, ses multiples revendications ont porté leurs fruits. Les démarches du syndicat ont en effet « permis de commencer à obtenir des améliorations pour les gardiens de troupeaux. 44 heures minimum, six jours de congés payés supplémentaires en Savoie et en Haute-Savoie… »
Les syndicats de bergers ont notamment manifesté lors du Salon international de l’agriculture, à Paris, en février 2024. © SGT-CGT
La FDSEA de l’Isère répond, quant à elle, que « la demande qui est portée aujourd’hui par les centrales syndicales n’est pas supportable financièrement par les employeurs ». Elle ajoute que la négociation, qui a actuellement lieu conjointement entre les départements isérois, savoyard et haut-savoyard, est essentielle pour « retrouver des bases de discussion raisonnable et proposer des conditions de travail acceptables pour les bergers ».
Le syndicat explique également que cette question, qui concerne tout le territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), devrait plutôt être l’objet d’une « négociation territoriale unique sur le périmètre de la région Aura ». Donc d’une discussion entre les douze départements qui la composent. Elle rappelle, enfin, que dans « un souci d’équité », il lui semble important de « défendre des règles uniformes aussi bien pour les salariés que pour les employeurs ».