EN BREF – Pour la troisième année consécutive, Grenoble Alpes Métropole et le Conservatoire des espaces naturels de l’Isère ont organisé une campagne de médiation environnementale sur les bonnes pratiques à adopter dans les parcs métropolitains et les réserves naturelles régionales. Les acteurs de cette sensibilisation en ont présenté les résultats, plutôt positifs, au parc Karl-Marx de Fontaine, le 19 septembre 2024.
Comme chaque année depuis 2022, la Métropole grenobloise et le Conservatoire des espaces naturels (CEN) de l’Isère ont mené une campagne de médiation environnementale pour sensibiliser à la fragilité des milieux naturels et aux bonnes pratiques à tenir dans les six parcs métropolitains et deux réserves naturelles régionales.
Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole, et Marie-Pierre Barani, présidente du CEN de l’Isère, ont dressé un bilan positif des actions menées auprès des usagers pour préserver ces espaces, le 19 septembre, au parc Karl-Marx de Fontaine.
Favoriser le dialogue et la compréhension avant les sanctions
« Nous effectuons surtout des maraudes dans les différents sites, ont expliqué les agents de médiation du CEN. Nous allons à la rencontre des citoyens lorsqu’ils sont en mésusage et tentons de leur faire comprendre la règlementation. Il faut leur expliquer pourquoi ce qu’ils font est interdit car nous souhaitons avant tout qu’ils ne reproduisent pas ces comportements. Ce n’est que dans les cas où les choses se passent mal que nous en venons à parler d’amendes encourues. »
Depuis le début de l’été 2024, les agents ont ainsi décompté 386 infractions commises dans les parcs métropolitains, à rapporter aux 10 000 usagers les ayant fréquentés. Dans les réserves naturelles, ils ont comptabilisé 160 infractions pour 1 000 personnes.
Même s’ils relèvent que le public est majoritairement à l’écoute et compréhensif, « il y a encore du travail à faire auprès de certains, notamment auprès des locaux ou des personnes qui habitent les communes depuis toujours et qui ont tendance à considérer les espaces comme étant uniquement à vocation de loisirs », ont ajouté les médiateurs. Ces derniers estiment que les moins coopératifs verraient même en la médiation « une atteinte à leurs libertés ».
Pour Franck Longo, maire de Fontaine, « les pratiques sont difficiles à changer, mais il faut persévérer ». D’autant plus qu’il est nécessaire de « démocratiser les espaces naturels », juge Guillaume Lissy, maire de Seyssinet-Pariset. Pour qui « les plaisirs ne peuvent être qu’en respectant les règles ».
Le respect de l’interdiction des feux, principal enjeu de la médiation
Le défi majeur pour la Métro est de prévenir les feux. Les incendies à Voreppe, Saint-Egrève et Vif en 2022 résonnent encore dans les esprits. Il s’agit, là, d’un pari important pour la Métropole, car 77,5 % des 670 hectares d’espaces naturels métropolitains sont des surfaces boisées. « Cet été, aux Vouillants, la médiation a évité plus de 40 départs de feux au sol et de barbecues », a ainsi relevé Christophe Ferrari.
L’élu s’interroge quant à la possibilité de créer une police métropolitaine de l’environnement. Une façon de renforcer les moyens dont disposent les maires pour protéger les espaces naturels. « De nombreuses communes n’ont pas de police municipale, donc en avoir une dédiée à ce sujet me semble nécessaire », estime-t-il. Or, cela ne serait envisageable pour les 49 communes de Grenoble Alpes Métropole que si la loi évoluait et rendait possible la superpositions de plusieurs polices.