FOCUS – Dans le cadre de la campagne des européennes, le PCF Isère a présenté, mardi 28 mai 2024, en présence de Marc Dorel, candidat sur la liste de Léon Deffontaines, et Éric Hours, conseiller régional, ses propositions pour la politique industrielle. En plein débat sur l’extension de STMicroelectronics, les communistes prônent un « Airbus de la microélectronique » structurant l’ensemble de la filière sous gouvernance publique. Ils réclament aussi une plus grande intervention des salariés et un contrôle de l’argent public.
Le débat sur l’extension de STMicroelectronics fait rage depuis de longs mois dans la région grenobloise. C’est dans ce contexte que la Fédération de l’Isère du PCF a présenté, mardi 28 mai 2024, à son siège grenoblois, ses propositions pour l’industrie des semi-conducteurs et de la microélectronique ainsi que pour la souveraineté industrielle. Un thème que le parti place en effet au cœur de sa campagne pour les élections européennes du 9 juin.
Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF Isère, Marc Dorel, candidat isérois sur la liste de Léon Deffontaines et ingénieur chez Trixell, et Éric Hours, conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, ont détaillé tour à tour leur position, vantant leur expertise sur ce sujet. « On nous voit peu médiatiquement mais c’est nous qui suivons les dossiers des boîtes, que ce soit Thalès, Photowatt, ST ou Ferropem », souligne le premier nommé.
Dépasser l’opposition entre « techno-libéraux » et « technophobes »
Les communistes s’affichent comme les tenants d’une voie médiane entre « les deux grands courants intellectuels qui s’opposent dans l’agglomération grenobloise : les techno-libéraux et les technophobes », expose Jérémie Giono. Les premiers désignent, selon lui, « l’ensemble des partis de gouvernement ». Dans leur philosophie, le rôle de la puissance publique se borne à « financer les entreprises, sans questionner la gouvernance privée », estime-t-il.
Face à eux, les « courants technophobes », que le secrétaire départemental du PCF associe notamment à « STop Micro ou Pièces et main d’œuvre (PMO) ». Leur vision ? « L’industrie, ça pollue et c’est des méchants, donc le problème, c’est la technologie », ironise-t-il, tout en admettant caricaturer légèrement.
De leur côté, les communistes se situent « en dépassement » de cette opposition. « Pour nous, il faut de l’industrie et une souveraineté industrielle », explique Jérémie Giono. Mais avec « une intervention de la puissance publique qui ne se limite pas à faire des chèques. Car la main invisible du marché ne fonctionne pas », assène-t-il.
« La Région ne veut pas rentrer dans la gouvernance des entreprises »
On le voit ainsi en Auvergne-Rhône-Alpes, « la Région ne veut pas rentrer dans la gouvernance des entreprises », déplore Éric Hours. « Leur logique, c’est la subvention mais pas de prise de capital. » D’où l’absence de garanties demandées à ces sociétés en contrepartie du financement. « On a 72 relocalisations d’entreprises mais on n’a jamais eu le chiffre des emplois créés », regrette par exemple le conseiller régional.
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Une réflexion sur « Européennes 2024 : le PCF Isère prône un « Airbus de la microélectronique » pour atteindre la souveraineté industrielle »
Cet intérêt pour la filière va t‑il plus loin que les mots en période électorale ? Leurs amis de la CGT ont tout fait pendant le Covid pour faire fermer la production et rester chez eux, tranquillement payés à ne rien faire par le quoi qu’il en coûte.
https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/coronavirus-la-cgt-veut-fermer-le-site-de-st-a-crolles-1585157095