FOCUS – Les pharmaciens de l’Isère ont manifesté à Grenoble jeudi 30 mai 2024 comme sur l’ensemble du territoire national, à l’occasion d’une journée de mobilisation portée par les syndicats PSPF et USPO. Les responsables d’officines ont dénoncé une situation économique en berne, des pénuries de médicaments de plus en plus fréquentes et le projet de déréguler leur vente en ligne. L’occasion aussi pour les professionnels d’exprimer leur malaise général.
« Pharmaciens, pas pharmachiens ». Les pharmaciens de l’Isère ont donné de la voix dans les rues de Grenoble jeudi 30 mai 2024, répondant à l’appel à la mobilisation lancé au niveau national par les syndicats FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) et USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine).
Au plus fort de la manifestation, ce sont près de 400 personnes qui ont battu le pavé pour faire entendre leur colère, depuis le quartier Île Verte à la place de Verdun, en passant par les rues du centre-ville.
Les manifestants ont alerté sur le risque de voir se dessiner des déserts pharmaceutiques, dans les zones qui manquent déjà de médecins. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Les revendications des pharmaciens ? Ceux-ci expliquent craindre une ouverture de la vente en ligne de médicaments – une idée évoquée par le Premier ministre Gabriel Attal – et défendent au contraire « un accès sécurisé et de qualité aux soins ». Mais les officines font également face à des difficultés économiques et exigent des « revalorisations significatives » de certaines de leurs missions. Enfin, les pharmaciens dénoncent les pénuries de médicaments, de plus en plus fréquentes, et exigent un « approvisionnement adéquat » de la part des laboratoires.
Vers des déserts pharmaceutiques ?
En tête de cortège de la manifestation grenobloise, le président de la FSPF de l’Isère David Thierry (Pont-de-Chéruy) et la présidente de l’USPO Isère Isabelle Burlet (Seyssinet-Pariset) ont exprimé d’une même voix la colère et les inquiétudes de la profession. La pénurie de médicaments ? « Ça s’aggrave d’années en années, on passe environ 12 heures par semaine à essayer de trouver des solutions, et quelquefois sans y parvenir », a décrit Isabelle Burlet.
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