Tribune libre: "Montrons notre reconnaissance ainsi que notre amour au cinéma Le 6 Rex"

Tribune libre : « Montrons notre recon­nais­sance ainsi que notre amour au cinéma Le 6 Rex »

Tribune libre : « Montrons notre recon­nais­sance ainsi que notre amour au cinéma Le 6 Rex »

TRIBUNE LIBRE – Alors que le cinéma gre­no­blois his­to­rique le 6 Rex va fer­mer ses portes le mardi 26 mars 2024 à minuit, le mili­tant Charlie Fert signe une tri­bune pour dire sa décep­tion et appe­ler à ten­ter de sau­ver in extre­mis l’é­ta­blis­se­ment. D’après Emblem Grenoble, relayé par le cinéma lui-même, la fer­me­ture n’est tou­te­fois pas due à des dif­fi­cul­tés éco­no­miques mais au refus du pro­prié­taire de renou­ve­ler le bail.

J’ai récem­ment appris que le cinéma du 6 Rex allait fer­mer ce 26 mars. J’ai le cœur lourd en écri­vant ces lignes. Je suis dégoûté et à la fois triste en appre­nant la tra­gé­die qui se pré­sente à nous ; gre­no­bloises et gre­no­blois de longues dates. Nous allons perdre une part de notre patri­moine culturel.

Plusieurs affichettes annoncent la fermeture prochaine du cinéma 6 Rex de Grenoble. © Florent Mathieu - Place Gre'net

Plusieurs affi­chettes annoncent la fer­me­ture pro­chaine du cinéma 6 Rex de Grenoble. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Ce cinéma per­met avec sa superbe équipe de nous offrir de magni­fiques ins­tants devant le grand écran à un prix abor­dable, qui que nous soyons. Tout le monde peut y aller, autant les bobos, que les habi­tants des quar­tiers popu­laires avec une pro­gram­ma­tion grand public. Le per­son­nel nous accueille tou­jours avec bien­veillance et avec un grand sourire.

« Le der­nier cinéma popu­laire à avoir des tarifs normaux »

Mes pre­miers sou­ve­nirs furent durant la fin de mon ado­les­cence, j’y allais avec mon père, par­fois l’un de mes grands-pères ou avec cer­tains de mes oncles pour y voir des films de toutes sortes.

Plus tard, dans ma jeune vie d’actif, ce cinéma ne se conten­tait plus de me diver­tir. Ce fut l’un de mes rares refuges pour m’oublier un ins­tant durant quelques heures dans une salle obs­cure. Ces moments-là me per­met­taient de reprendre mes esprits quand je n’avais plus le goût à rien et plus d’inspiration en l’humanité. C’était un moment de récon­fort ainsi qu’un rituel pour se retrou­ver avec soi-même ou ses proches. Le sou­rire en or des cais­sières va cruel­le­ment me man­quer, dont un en particulier.

Il ne sera plus ce 26 mars… Clap de fin d’une époque loin­taine et heu­reuse. La loi du mar­ché et la mau­vaise ges­tion du Covid en sont venues à bout. Une fois de plus, le capi­ta­lisme et ses alliés insoup­çon­nés ont fait leur ter­rible œuvre.

Le cinéma Le 6 Rex faisait l'angle de la rue Vicat et de la rue Expilly depuis 70 ans. Quel projet pour lui succéder? © Florent Mathieu - Place Gre'net

Le cinéma Le 6 Rex fai­sait l’angle de la rue Vicat et de la rue Expilly depuis 70 ans. Quel pro­jet pour lui suc­cé­der ? © Florent Mathieu – Place Gre’net

Où va-t-on aller ? Où va-t-on aller main­te­nant ? À Grenoble, il ne reste que quatre ciné­mas désor­mais. Un avec une pro­gram­ma­tion grand public, mais des tarifs hors de prix et trois autres d’art et d’essais. Certains s’en conten­te­ront, mais pas moi !

Ce n’était pas qu’un vul­gaire cinéma, ah ça non ! C’était le der­nier cinéma popu­laire de Grenoble à avoir des tarifs nor­maux. C’était un cinéma acces­sible à la France d’en bas. Ces mêmes Grenobloises et Grenoblois issus des classes popu­laires qui sont exploi­tés et mépri­sés par le haut. Les mêmes que la République a pro­gres­si­ve­ment aban­don­nés et tra­his au nom de la mon­dia­li­sa­tion et de l’ultra-libéralisme. Que va-t-il nous res­ter?! Bref, main­te­nant, c’est au tour du 6 Rex visi­ble­ment d’y passer…

« Sauver le 6 Rex du naufrage »

À tra­vers cet écrit, je lance une bou­teille à la mer à qui vou­dra bien l’ouvrir. Eric Piolle, que comp­tez vous faire pour sau­ver du nau­frage ce cinéma his­to­rique de la capi­tale des Alpes ? Christophe Ferrari, avez-vous une solu­tion à nous pro­po­ser face à ce désastre immi­nent ? Laurent Wauquiez, pou­vez-vous agir pour le bien com­mun ? Nous citoyens, pour­rions-nous lan­cer une péti­tion contre la déci­sion du pro­prié­taire des murs de récu­pé­rer les lieux ?

Des fresques décalées accompagnent le cinéma. © Florent Mathieu - Place Gre'net

Des fresques déca­lées accom­pagnent le cinéma. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Et si le des­tin est scellé, que faire dans ce cas pré­cis ? Nous pour­rions envoyer des lettres de sou­tien et de remer­cie­ments pour toutes ces décen­nies de loyaux ser­vices. Montrons notre recon­nais­sance ainsi que notre amour à ce cinéma et à tout le per­son­nel de celui-ci qui tient ce lieu mythique en allant voir des films là-bas avant qu’il ne soit trop tard.

À vrai dire, merci pour ces moments de grâces et d’émotions. Je suis recon­nais­sant pour tout.

Encore merci à vous.

6 Rex, je crie ton nom !

Rappel : Les tri­bunes publiées sur Place Gre’net ont pour voca­tion de nour­rir le débat et de contri­buer à un échange construc­tif entre citoyens d’opinions diverses. Les pro­pos tenus dans ce cadre ne reflètent en aucune mesure les opi­nions des jour­na­listes ou de la rédac­tion et n’engagent que leur auteur. 

Vous sou­hai­tez nous sou­mettre une tri­bune ? Merci de prendre au préa­lable connais­sance de la charte les régis­sant.

Place Gre'net

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3 réflexions sur « Tribune libre : « Montrons notre recon­nais­sance ainsi que notre amour au cinéma Le 6 Rex » »

  1. Autant je suis triste de la fer­me­ture de ce lieu, autant ces tirades sur le capi­ta­lisme sont ridicules…
    Ça n’a rien à voir. Mais bon quand on a cer­veau bouffé par des idéo­lo­gies gauchistes…
    Le 6 rex res­tera le seul cinéma abor­dable de l’agglomération où j’allais gamin et où j’ai enmene mais enfant. Surpris qu’un refus de renou­vel­le­ment de bail qui est nor­ma­le­ment très contrai­gnant pour un pro­prié­taire conduisent au cinéma à s’en aller.

    sep article
  2. Je tache­rai d’al­ler demain au cinéma les 6 rex pour mar­quer le coup , car moi aussi , j’ai perdu mon tra­vail suite au covid et à toutes ses invraisemblances.

    sep article
  3. Ce n’est pas « le capi­ta­lisme et ses alliés insoup­çon­nés » qui tuent notre centre-ville qui n’en peut plus.
    C’est la poli­tique « assu­mée » (comme ils disent) de déclin d’Eric BurqiniTaxes, que ses petits sbires mettent en oeuvre assi­dû­ment, avec tout le zèle de ceux qui ont l’i­vresse d’un bout de pou­voir au lieu de la compétence.

    sep article

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