FOCUS – Professeur contractuel d’arts plastiques et d’espagnol dans deux collèges de l’agglomération grenobloise, Alix Cerezal Orellana a démarré une grève illimitée, le lundi 27 novembre 2023. Motif de sa grogne ? Il n’a pas été payé depuis la rentrée de septembre. Le Snes-FSU Grenoble incite les contractuels dans de pareilles situations à faire valoir leurs droits.
L’ENSEIGNANT ENFIN PAYÉ… PARTIELLEMENT
Au deuxième jour de sa grève, Alix Cerezal Orellana a reçu un acompte correspondant à 80% des trois derniers mois de salaire. Soulagé, le contractuel a repris ses cours dans la foulée. Quid du complément qui lui est encore dû ? Le reliquat devrait lui être versé avec la paye de décembre « mais rien n’est sûr » selon l’enseignant, qui ne se fait guère d’illusions au vu des précédentes promesses non tenues par le rectorat. Par ailleurs, celui-ci n’a encore reçu « aucun mail ou appel d’explications et encore moins d’excuses ».
Le rectorat renvoie la balle à « La DDFIP1Direction départementale des finances publiques »
Au lendemain de la publication de l’article de Place Gre’net, le rectorat a déploré que ses propos n’aient pas été restitués comme il l’aurait voulu. Il estime notamment nécessaire de faire savoir aux lecteurs que « le paiement [des contractuels, ndlr.] s’effectue après exercice effectué, ce qui de fait induit un décalage ».
Ce principe n’explique pas, pour autant, le retard de paiement d’Alix Cerezal Orellana de presque trois mois. Le rectorat affirme désormais qu’il n’y est, en fait, pour rien… « Le calendrier de rémunération est fixé par la DDFIP 2Direction départementale des finances publiquesdont l’Éducation nationale est tributaire. »
Depuis la rentrée de septembre, Alix Cerezal Orellana, professeur contractuel apprécié par ses élèves et ses collègues, intervient dans les collèges des Buclos et Lionel Terray à Meylan. Problème : le rectorat de Grenoble ne l’a toujours pas rémunéré, alors qu’il aurait déjà dû percevoir deux salaires d’environ 1 500 euros.
Le contractuel a donc décidé d’entamer une grève illimitée. « Je ferai grève jusqu’à ce que l’Éducation nationale me paye. Je suis fier d’être professeur mais, pour continuer, il faut que cela se fasse dans de bonnes conditions. C’est une question de dignité également », explique-t-il.
Le professeur espère bien entendu, à travers cette médiatisation, faire pression sur le rectorat. Car, jusqu’ici, ses nombreuses relances n’ont pas eu beaucoup d’effet, quand bien même les chefs d’établissement lui ont prêté main forte pour tenter de contacter les services de paye. Et, désormais, sa situation financière est au plus mal, ses maigres économies ayant fondu.
Sans sa compagne, Alix ne pourrait déjà plus payer son loyer ni faire ses courses. « Je n’aurais pas pensé à 28 ans devoir compter sur l’allocation handicapée de ma compagne pour m’en sortir », déclare-t-il, désabusé. Faute d’argent, l’enseignant a dû également renoncer à un voyage pour les fêtes dans sa famille, en Espagne. Autre coup dur au moral.
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Une réflexion sur « En Isère, un professeur contractuel entame une grève illimitée pour être payé par l’Education nationale »
Encore une des classe de fonctionnaire bien planquer imcompetent qui gère leur petit interêt avant ceux des autres