EN BREF – Dans le cadre d’une journée nationale de mobilisation des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), une trentaine de manifestants se sont rassemblés devant le rectorat de Grenoble mardi 13 juin 2023. Ceci pour porter des revendications statutaires ou salariales qui, pour la plupart, datent de plusieurs années.
Alors que la journée du mardi 13 juin 2023 était marquée par un mouvement intersyndical de grève nationale des accompagnants des élèves en situation de handicap, une trentaine de personnes – des AESH et leurs soutiens – se sont rassemblées devant le rectorat de Grenoble entre midi et 13 h 30 pour faire valoir leurs revendications. Dont certaines, et même beaucoup, ne varient pas depuis des années.
La première ? Un “vrai” statut au sein de la fonction publique. Les AESH sont en effet, pour l’heure, des agents contractuels signataires d’un CDD ou CDI. Mais le statut n’est pas tout : la rémunération pose (beaucoup) question. Virginie Sachs, AESH et syndicaliste Force ouvrière, en témoigne : au bout de dix ans, son salaire ne dépasse pas les 900 euros. « Tous les trois ans, on a une revalorisation de trois ou quatre euros bruts par mois. On est toujours en-dessous du seuil de pauvreté », décrit-elle.
Un “pacte” destiné à fusionner AESH et AED ?
Les Pial (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) font toujours partie des griefs exprimés par les AESH. Une « coordination des ressources au plus près des élèves en situation de handicap », explique le ministère de l’Éducation nationale, qui s’apparente à une mutualisation par l’absurde aux yeux des AESH.
« Avant, on faisait 24 heures de travail avec deux élèves, maintenant c’est six élèves sur 24 heures », dénonce encore Virginie Sachs. Enseignant et syndicaliste FSU, Florian Stocker s’en émeut tout autant : « On oublie souvent qu’on fait de l’humain ! »
Les AESH estiment également que les effectifs sont très en-deça des besoins réels. Et les recrutements ne suivent pas toujours, note Marie-Pierre, représentante FSU. « Le métier en lui-même est passionnant mais il y a moins de candidats, vu les conditions de travail et la paie », constate-t-elle. Quant à l’école inclusive, elle peut amener à accompagner des élèves plus “difficiles”, sans formation adaptée. Marie-Pierre s’inquiète ainsi de voir des AESH victimes d’accidents du travail sur le secteur de son Pial.
Un « pacte » pour la rentrée 2023 avec de nouvelles missions
Les accompagnants ne se font guère d’illusions sur les réponses à attendre de l’Éducation nationale. En fait de revalorisation salariale, le ministère a proposé un « pacte » pour la rentrée 2023, avec de nouvelles missions, perçues comme une fusion entre les AESH et les “pions” ou AED (assistants d’éducation).
« Comment peut-on articuler l’aide en classe avec ces missions-là ? », s’interroge Virginie Sachs. « Les annonces du gouvernement sont dénuées de sens », abonde Marie-Pierre. En route pour un nouveau mouvement à la rentrée de septembre ?
Une réflexion sur « Elèves handicapés : les AESH rassemblés devant le rectorat de Grenoble dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale »
AESH présente et très en colère
Rien ne bouge, depuis 10 ans que je fais ce métier
Aucune considération pour les enfants, pour nous.
Il y a eu le Pial, qui mutualise .…
Et maintenant ils veulent fusionner AESH et AED!!!
Encore une honte, un mépris pour le travail que nous effectuons pour faire travailler et progresser nos élèves.
Nous ne sommes pas des surveillants!!!
AESH en colère