EN BREF – Alors que l’intersyndicale d’Ile-de-France lançait un appel à la grève contre la précarisation dans l’Éducation nationale, ce jeudi 5 avril, un collectif d’enseignants vacataires, de personnels contractuels et de syndicalistes de l’Académie de Grenoble s’est rassemblé devant le rectorat, en début d’après-midi. L’objectif : s’opposer aux suppressions de postes à l’échelle régionale, tout en revendiquant des moyens « à la hauteur des besoins dans l’éducation ».
Professeurs non titulaires, assistants pédagogiques, auxiliaires de vie scolaire (AVS), accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), assistants d’éducation (AED),formateurs du Greta (formation continue pour adultes de l’Éducation nationale)… Les contractuels en tout genre, et donc précaires, de l’Éducation nationale se sont réunis sur le parvis du rectorat de Grenoble, ce jeudi 5 avril, en début d’après-midi.
Répondant à l’appel à la grève de leurs collègues parisiens, ils entendaient protester contre « la montée de la précarité » dans la fonction publique en France. Mais aussi dénoncer les coupes dans le personnel qui, d’ici septembre prochain, toucheront différents établissements de l’académie de Grenoble.
Solidaires de cette cause, les étudiants de l’Université Grenoble-Alpes, en lutte contre le projet de loi Vidal, ont grossi à leur tour les rangs de la mobilisation.
Plusieurs postes menacés dans l’académie
« À partir du mois de mai, 44 licenciements au Greta sont prévus sur l’ensemble de l’académie, dont neuf à Grenoble », explique Pablo Guevara, représentant du syndicat Sud éducation Grenoble.
Un chiffre auquel pourraient s’ajouter « les six postes administratifs qui risquent d’être supprimés dès la rentrée 2018 », rappelle-t-il.
D’où la nécessité, pour la centaine de grévistes présents au rassemblement, de revendiquer l’ouverture d’« un dialogue social » avec le rectorat.
Commencée devant un cordon de police antiémeute, la discussion s’est d’ailleurs poursuivie à l’intérieur du rectorat, place Bir-Hakeim. C’est là que la secrétaire générale d’académie*, la direction des ressources humaines ainsi que le responsable des contractuels ont reçu une délégation regroupant les représentants des syndicats CGT, CNT et Sudéducation Grenoble et quelques manifestants.
Contrats aidés, services civiques et vie scolaire… sur la table des discussions
Les sujets au centre du débat ? En plus de s’opposer aux imminentes suppressions de postes et de demander la reconduction des contrats aidés, les porte-paroles des grévistes ont pointé le manque de moyens au sein de la vie scolaire de divers collèges et lycées de l’académie de Grenoble.
Un problème auquel le ministère ferait face en recourant à « la pratique illégale de recruter des services civiques pour remplacer les assistants d’éducation », dénonce Pablo Guevara.
Autre point épineux : la condition salariale des auxiliaires de vie scolaire et des accompagnants d’élèves handicapés.
Réunis depuis presque un mois en collectif, les AVS et les AESH isérois ont ainsi rejoint le rassemblement pour demander à la fois « une sortie de la précarité », à travers une progressive titularisation, et la reconnaissance de leur statut, avec « une évolution de carrière possible au sein de l’Éducation nationale ».
Autant de questions sur lesquelles les manifestants comptent revenir à l’occasion d’une nouvelle mobilisation, prévue le 25 avril prochain. Une décision prise à l’unanimité dans le cadre d’une assemblée générale qui s’est tenue spontanément sous les fenêtres du rectorat.
Giovanna Crippa
* Le successeur de Claudine Schmidt-Lainé n’ayant pas encore été nommé, la secrétaire générale Valérie Rainaud occupe par intérim le poste de rectrice de l’académie de Grenoble.