FOCUS – Le conseil municipal – qui n’est d’ailleurs pas allé à son terme – a été de nouveau très animé, lundi 13 novembre 2023, à Grenoble, notamment lors des débats portant sur le budget. Confrontée au report de la cession de ses actions Grenoble Habitat, la Ville se retrouve avec un manque à gagner de 37 millions d’euros, malgré la hausse de la taxe foncière destinée à financer son bouclier social et climatique. La majorité a donc voté un nouvel emprunt de 20 millions d’euros, qui creuse encore un peu plus la dette. Une situation qui a entraîné de vives passes d’armes avec les groupes d’opposition.
« Un budget insincère » pour Émilie Chalas, « une hausse faramineuse de la dette » d’après Hakim Sabri, « une forme de faillite » selon Alain Carignon. Les élus des différents groupes d’opposition s’en sont donné à cœur joie, lundi 13 novembre 2023, tirant à boulets rouges sur Éric Piolle et sa majorité, lors d’un conseil municipal encore très animé. En cause, le nouvel emprunt de 20 millions d’euros voté par la Ville de Grenoble et son corollaire, une dette qui se creuse.
Les délibérations portant sur la décision modificative du budget 2023 et le débat d’orientation budgétaire 2024 ont été très animés, l’opposition pointant l’accroissement de la dette municipale. © Manuel Pavard – Place Gre’net
À l’ordre du jour figuraient en effet des délibérations relatives à la décision modificative du budget 2023 et au débat d’orientation budgétaire 2024. Avec un exercice périlleux pour la majorité : promouvoir son bouclier social et climatique, financé en grande partie par les 44 millions d’euros issus de la hausse de la taxe foncière, tout en assumant, selon l’adjoint aux finances Vincent Fristot, un « décalage de recettes » d’environ 37 millions d’euros.
Ces 20 millions d’euros d’emprunt s’ajoutent aux 26 millions de 2023
Ce manque à gagner équivaut, de fait, au report de la cession des actions Grenoble Habitat détenues par la Ville, pourtant inscrite initialement au budget primitif 2023. « On avait prévu de signer avant le 31 décembre 2023 mais cela se fera en 2024, l’opération prenant un peu de retard », a expliqué l’élu grenoblois. Conséquences : la municipalité a dû voter un nouvel emprunt d’équilibre de 20 millions d’euros, qui s’ajoute aux 26 millions déjà empruntés cette année.
Le report de la cession des actions détenues par la Ville dans Grenoble Habitat entraîne un « décalage » de recettes de 37 millions d’euros, d’où un nouvel emprunt de 20 millions d’euros. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Plusieurs adjoints (Chloé Pantel, Gilles Namur, Céline Mennetrier et Pierre Mériaux) ont détaillé les actions – sur le logement et l’énergie, les mobilités, et l’alimentation – mises en œuvre pour « les plus précaires, les plus fragiles, les plus modestes », dans le cadre du bouclier social et climatique. Un dispositif dont le déploiement est estimé à 13,9 millions d’euros en 2024, contre 9,2 millions en 2023.
De son côté, Vincent Fristot s’est voulu lui aussi rassurant : « L’encours de la dette passera de 266 millions d’euros, fin 2023, à 293 millions d’euros en 2026. Mais notre capacité de désendettement reste inférieure à huit ans, ce qui est satisfaisant. » Et l’adjoint aux finances de vanter le « niveau d’auto-financement élevé » de la commune, notamment en matière d’épargne.
Émilie Chalas : « Quelle hypocrisie ! Vous prenez vraiment les Grenoblois pour des imbéciles ! Sur 44 millions d’euros, combien avez-vous dépensé ? Peanuts ! »
Mais ces interventions de la majorité n’ont pas suffi à éteindre les inquiétudes de l’opposition face à l’accroissement de l’endettement. « Au sujet de Grenoble Habitat, j’aime beaucoup votre euphémisme », a ironisé Émilie Chalas (Nouveau regard). « Dire que “la vente est un peu décalée”, ce n’est pas tout à fait à l’échelle de l’enjeu. La réalité, c’est qu’il y a un gros problème. »
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