DÉCRYPTAGE – L’Union de quartier Berriat organisait, ce vendredi 2 décembre 2022, au soir, à la Maison des habitants Chorier Berriat, une réunion publique sur la Zone à faibles émissions (ZFE) qui sera mise en place pour les particuliers en juillet 2023 dans treize communes de la Métropole de Grenoble. Dans sept mois, les voitures aux vignettes Crit’Air 5 seront ainsi interdites de circuler sur ce territoire, avant les Crit’Air 4 en janvier 2024, puis les Crit’Air 3 en janvier 2025. Une centaine d’habitants sont donc venus débattre avec des élus métropolitains et responsables associatifs. L’occasion pour eux d’exprimer leurs réticences et inquiétudes face aux conséquences de cette mesure.
« La seule réunion publique ZFE faite par les habitants pour les habitants. » C’est ainsi que l’Union de quartier Berriat qualifie sa réunion-débat organisée ce vendredi 2 décembre au soir, à la Maison des habitants Chorier Berriat. À sept mois de l’instauration de la ZFE pour les particuliers dans treize communes métropolitaines, celle-ci déplore en effet « l’indigence » de la concertation lancée, depuis début octobre, par la Métropole de Grenoble, avec « une seule réunion par commune et quasiment aucun affichage pour l’annoncer ».
Or l’impact de cette ZFE – déjà en place depuis 2019 pour les véhicules utilitaires et les poids lourds – se fera lourdement ressentir sur le quotidien d’une bonne partie de la population. Car, dès juillet 2023, ce sont toutes les voitures aux vignettes Crit’Air 5 qui seront interdites de circulation sur ce territoire1qui rassemble 78% de la population de la Métropole. Puis, successivement, les Crit’Air 4 en janvier 2024, et les Crit’Air 3 en janvier 2025.
40 000 ou 80 000 voitures interdites, bataille de chiffres entre pro et anti-ZFE
L’objectif affiché par la Métropole : parvenir, après l’interdiction des Crit’Air 2 à l’horizon 2030 – dernière étape de la ZFE – à « la sortie du diesel ». Combien de voitures sont-elles concernées par cette mise au ban sur les trois prochaines années ? Ces projections ont de nouveau donné lieu à une bataille de chiffres entre partisans et opposants du dispositif.
Dans ses diverses communications, la Métropole évoque un total de 40 000 voitures (Crit’Air 3, 4 et 5 confondues). Mais pour l’Union de quartier Berriat, il s’agirait du double. Membre de l’association, Jean-Philippe Moutarde, parle ainsi de « 80 000 véhicules sur le territoire de la ZFE – soit 35 % du parc total – plus 20 000 dans le reste de l’agglomération. Pour l’Isère, il faut multiplier par trois, donc près de 300 000″, ajoute-t-il.
Pourquoi un tel écart ? Bien que circonspect devant les chiffres de la Métropole, le militant associatif pointe la différence de méthodes et de critères. Selon lui, les services métropolitains ne se basent en effet « que sur les habitants de la ZFE », sans prendre en compte les automobilistes de passage, que ce soit régulièrement ou ponctuellement.
Les propos de Sylvain Laval valident l’estimation de l’union de quartier
D’après Jean-Philippe Moutarde, la Métropole mise par ailleurs sur un certain renouvellement du parc automobile durant la période 2023 – 2025, ce qui conduirait mécaniquement à réduire le nombre de véhicules diesel susceptibles d’être interdits. Une éventualité qui laisse sceptique le représentant de l’Union de quartier Berriat. « Avec l’inflation et la crise énergétique, la priorité ne sera peut-être pas de changer de voiture », estime-t-il.
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Une réflexion sur « ZFE pour les voitures : l’Union de quartier Berriat s’oppose à la Métropole de Grenoble au nom d’une « injustice sociale » et d’une « arnaque écologique » »
La ZFE, c’est de la tromperie grossière parce que c’est aussi peu efficace contre la pollution que le Doliprane contre le Covid.
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/la-baisse-du-trafic-automobile-n-a-pas-ameliore-significativement-l-air-a-paris_144678