FOCUS - Claire Guéville, professeur d'histoire-géographie à Rouen, comparaissait ce lundi 28 novembre 2022 devant le tribunal judiciaire de Grenoble pour des soupçons d'injure et de diffamation envers Vincent Tournier, maître de conférences à Sciences Po Grenoble. En cause, une série de tweets visant, en mars 2021, l'un des deux enseignants de l'IEP - avec Klaus Kinzler - alors accusés d'islamophobie. Des messages que cette militante syndicale au Snes-FSU nie catégoriquement avoir écrits. Faute de preuves, le parquet a requis la relaxe. Le jugement a été mis en délibéré au 11 janvier 2023.
"Raciste", "négationniste", "raciste et négationniste", "sectaire et intolérant". Voici en substance les qualificatifs polémiques des quatre tweets figurant au cœur de l'affaire jugée, ce lundi 28 novembre 2022, devant le tribunal judiciaire de Grenoble. Des messages visant Vincent Tournier, maître de conférences à Sciences Po Grenoble, qui poursuivait pour injure et diffamation leur auteur présumée, Claire Guéville, professeur d'histoire-géographie à Rouen.
Aux sources de ce procès, la très médiatique polémique ayant touché l'Institut d'études politiques (IEP) de Grenoble durant une grande partie de l'année 2021. Car si son nom a moins défrayé la chronique que celui de son collègue Klaus Kinzler, Vincent Tournier - absent à l'audience - était lui aussi ciblé par les accusations d'islamophobie. Une affaire dont la présidente a dressé les contours, après un échange introductif sur un point de procédure.
Des tweets publiés deux jours après les collages ciblant les deux professeurs
Le dépôt de plainte remonte au 3 juin 2021, soit environ trois mois après les faits. Le 4 mars 2021, des collages étaient ainsi placardés sur le bâtiment de Sciences Po Grenoble, accusant nommément deux professeurs de l'école d'être "fascistes" et "islamophobes". Klaus Kinzler et Vincent Tournier se voyaient notamment reprocher des propos tenus dans un échange de mails mais également dans leurs cours.
Maître de conférences en science politique, ce dernier anime un module dénommé "Islam et musulmans de France", dont le contenu était vivement critiqué par ses détracteurs. La controverse a rapidement enflé ensuite, illustrée par de multiples épisodes, dont celui à l'origine du procès du jour. Bien sûr, Claire Guéville n'est nullement accusée des faits précités, comme l'a rappelé le tribunal, mais impossible d'éluder ce contexte.
La série de tweets mis en cause, publiés sur un fil de discussion, date en effet du 6 mars 2021, au surlendemain des collages. Dans ces quatre messages - pour certains retweetés -, l'auteur déclarait par exemple : "Les racistes n'ont pas leur place à l'Université", ou encore "De mon point de vue, ces collègues [sous-entendu Klaus Kinzler et Vincent Tournier] sont négationnistes".
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