FOCUS – Ce jeudi 1er septembre 2022, la rentrée scolaire a été l’occasion d’un premier rassemblement d’enseignants devant le rectorat de Grenoble. L’intersyndicale iséroise organisait une assemblée générale pour faire remonter les doléances des établissements, sur fond de rentrée jugée « chaotique ». Deux collèges annoncent d’ores et déjà un mouvement de grève, les lundi 5 et jeudi 8 septembre.
La rentrée scolaire signifie-t-elle aussi rentrée sociale dans l’Éducation nationale ? C’est ce qui ressort de l’assemblée générale intersyndicale organisée jeudi 1er septembre sous forme de rassemblement devant le rectorat de Grenoble. Plusieurs dizaines d’enseignants et de personnels des établissements scolaires se sont ainsi réunis pour dire leurs inquiétudes, et souvent leur colère, face à une rentrée difficile.
Plus difficile que d’habitude ? « Une rentrée chaotique, je n’ai pas l’impression que ça soit nouveau », estime au micro une syndicaliste Force ouvrière. Avant de souligner un fait qui, selon elle, fait toute la différence : « Cette année, on est sous le feu des projecteurs ». Conclusion ? « C’est le moment de gronder et de montrer notre colère. Oui, il y a une pénurie, oui c’est très difficile, et on veut que ça change ! »
Pénurie d’enseignants et perte d’attractivité
Si des spécificités propres à chacun des établissements se font entendre, chacun observe une même réalité générale. Que résume point par point Serge Ravel, secrétaire académique du syndicat d’enseignants Unsa. En premier lieu, la « difficulté à mettre un prof devant chaque élève ». Et le recours à l’embauche de contractuels, « avec en filigrane la question de leur formation, car ils sont souvent balancés devant les classes sans billes réelles ».
Deuxième point : la désaffection des candidats pour les concours de l’enseignement. Le métier d’enseignant souffre d’une attractivité en berne, souligne Serge Ravel. Et pour cause, insiste-t-il : « La France est un des pays qui paye le moins bien ses profs, surtout en début de carrière ». Et de douter très fortement que la revalorisation annoncée pour la rentrée 2023 – 2024 change réellement la donne.
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