REPORTAGE - Histoire de ne pas passer inaperçus, Droit au logement et une dizaine de familles ont installé leurs barnums, tentes et banderoles, ce dimanche 5 juin 2022, sur l'esplanade Alain-Ray de l'écoquartier de Bonne, en centre-ville de Grenoble. Les occupants - pour la plupart des migrants, des demandeurs d'asile et des personnes déboutées de cette demande - comptent y rester en attendant que l'État les loge "dignement".
« Nous lançons une manifestation statique et permanente ! On ne va pas bouger d'ici tant qu'on n'aura pas eu des réponses de l'État à nos situations et nos revendications ! », a déclaré, déterminé, João, l'un des mal logés, ce dimanche 5 juin 2022, sur l'esplanade Alain-Ray de l'écoquartier de Bonne, à Grenoble. «On s'est inspirés de la mobilisation du Dal, place de la Bastille à Paris [le campement parisien a duré près de deux mois et demi, ndlr]. On veut aussi obtenir des résultats », affirme Raphaël, militant au Dal Isère.
Avec le soutien de l'association Droit au logement, une dizaine de familles menacées d'expulsion ou "hébergées de manière indigne" par le 115 ont monté cette nouvelle forme d'action pour mettre la pression sur les autorités. Pour la plupart migrants, demandeurs d'asile ou déboutés de cette demande, les occupants sont en effet pour la plupart dépendants du numéro d'urgence sociale pour avoir un hébergement. Certains ont aussi déposé un dossier Daho-Dalo.
« On a fait pas mal d'actions depuis septembre dernier pour protester contre les conditions d'accueil de l'abri de nuit. On est reçus mais il n'y a rien de concret. La situation ne change pas et les expulsions locatives se multiplient », explique Garence, l'une des porte-paroles de la mobilisation.
« La perte de son logement peut concerner tout le monde »
Dès le dimanche matin, les militants du Dal et les familles ont installé barnums, tentes et banderoles avec différents messages : « Réquisitions », « Résistance », « Un toit, c'est un droit », « Capitale verte = loyers chers». Ces prochains jours, le dispositif sera toujours en place au moins pour une semaine ont annoncé, satisfaits, les organisateurs de la mobilisation. Ces derniers ont en effet obtenu des autorisations de la préfecture et de la Ville, même si cette dernière a d'abord exprimé quelques réticences.
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