FIL INFO – Plus de deux cents personnes ont défilé dans les rues de Grenoble contre la crise du logement, samedi 27 mars. Associations et partis politiques se mobilisent tous les ans à cette période, à la fin de la trêve hivernale. Une trêve pourtant repoussée de deux mois cette année en raison de la crise sanitaire.
« Avoir un toit sur la tête c’est essentiel », résume Patricia Ospelt du Droit au logement (Dal 38). Comme elle, un peu plus de deux cents personnes se sont rassemblées au square Saint-Bruno samedi 27 mars en début d’après-midi.
Mobilisation contre la crise du logement dans le quartier Saint-Bruno de Grenoble, samedi 27 mars 2021. © Tim Buisson – Place Gre’net
Cette journée de mobilisation visait à dénoncer l’aggravation de la crise du logement en France. Mais aussi en Europe puisque des rassemblements similaires ont eu lieu dans 21 pays européens.
À Grenoble, le cortège s’est élancé du quartier Saint-Bruno et a déambulé jusqu’à la MC2. Un défilé ponctué de prises de paroles devant des sièges d’acteurs du logement. Notamment celui d’Actis sur le cours Jean-Jaurès. Le bailleur social risque de fusionner avec Grenoble habitat, ce qui suscite la colère de salariés et de locataires.
La Covid aggrave la crise du logement
Cette année a été marquée par la crise sanitaire. Près de deux millions de personnes peinent ainsi à payer leur loyer. Et le contexte économique risque d’aggraver la situation.
« Chaque année, ça devient de plus en plus catastrophique », constate Patricia Ospel qui fait également partie du collectif contre la privatisation d’Actis. Depuis le premier confinement, 14% de Français ont des difficultés de logement, selon un rapport de la fondation Abbé Pierre.
Le gouvernement a pourtant décidé de repousser la trêve hivernale au 31 mai 2021. « Ça fait un répit de deux mois mais, honnêtement, c’est largement insuffisant pour régler l’énorme crise sociale du logement », commente Raphaël Beth, du Dal 38. Les plus précaires subissent de plein fouet la crise du covid.
Les associations1Parmi les signataires, on retrouve : AG du travail social en lutte, Action antifaciste Grenoble, Attac 38, Alliance citoyenne, Cohamis-Union de quartier Mistral, Car38, Coordination demandeurs de papiers 38, collectif contre la privatisation d’Actis, collectif jeunes majeurs, collectif lutte hébergement, Cisem, CSF 38, Dal 38, Femmes égalité comité Lucie Beau, FSU 38, Gilets jaunes RP P&M Curie, Le 38, Ric Arlequin, Parlons-en, Solidaires Isère, Solidaires étudiant.e.s, Unef, Village 2 santé Échirolles. et les partis politiques demandent donc plusieurs mesures afin d’endiguer la crise du logement. « Aujourd’hui, ce qu’il nous faut vis-à-vis des expulsions, c’est, comme l’année dernière, une année blanche, revendique Raphaël Beth. C’est-à-dire zéro expulsion et zéro remise à la rue. »
Les associations demandent également la possibilité d’avoir un logement abordable, stable, décent, durable et écologique pour tous. Mais aussi un hébergement pérenne et adapté pour toutes les personnes qui en font la demande, une revalorisation des aides pour le logement (APL), la production et la réhabilitation de logements sociaux, ou encore la baisse des loyers et le gel des dettes liées au Covid.
Le parti communiste français, de son côté, souhaite un encadrement généralisé des loyers, comme l’a décidé la Métropole de Grenoble en novembre 2020.
Tim Buisson
1 Parmi les signataires, on retrouve : AG du travail social en lutte, Action antifaciste Grenoble, Attac 38, Alliance citoyenne, Cohamis-Union de quartier Mistral, Car38, Coordination demandeurs de papiers 38, collectif contre la privatisation d’Actis, collectif jeunes majeurs, collectif lutte hébergement, Cisem, CSF 38, Dal 38, Femmes égalité comité Lucie Beau, FSU 38, Gilets jaunes RP P&M Curie, Le 38, Ric Arlequin, Parlons-en, Solidaires Isère, Solidaires étudiant.e.s, Unef, Village 2 santé Échirolles.