FLASH INFO – Si la candidature de Taha Bouhafs dans la quatorzième circonscription du Rhône n’a pas fait long feu, elle n’en aura pas moins été marquée par les polémiques. Natif d’Échirolles, celui qui était déjà candidat France Insoumise aux législatives 2017 en Isère a jeté l’éponge, suite à des accusations d’agressions sexuelles.
L’annonce de la candidature de Taha Bouhafs sous bannière Nupes avait suscité une certaine indignation. Certains ne manquant pas de rappeler les nombreuses déclarations polémiques du militant. Ou sa condamnation (dont il a fait appel) en septembre 2021 pour « injure publique en raison de l’origine ». En raison d’un tweet dans lequel il avait qualifié la policière et syndicaliste Linda Kebbab « d’Arabe de service ».
Taha Bouhafs a lui-même été l’objet de messages à caractère raciste ou de menaces sur le réseau social Twitter. Mais aussi l’objet de nombreux débats dans les médias. Le 10 mai, le candidat annonçait finalement renoncer à sa candidature, en déclarant avoir « sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer ». Et avec la certitude, ajoutait-il, de ne « pas [avoir] le droit d’exister politique […] aux yeux de beaucoup ».
Le lendemain, mercredi 11 mai, la France Insoumise révélait qu’une enquête interne était ouverte contre Taha Bouhafs, suite à deux témoignages rapportant des agressions sexuelles de la part du candidat. Selon France Info, ce sont quatre signalements qui auraient été transmis, au début du mois de mai. De quoi provoquer le retrait de son investiture, au-delà de la « tempête d’attaques » dénoncée par le candidat.
Les Républicains dénoncent le soutien présumé d’Alain Dontaine, responsable LFI en Isère, à Taha Bouhafs
Interrogé sur Taha Bouhafs – qu’il a contribué à lancer en politique en 2016 – par Le Dauphiné libéré, Alain Dontaine, coordinateur des groupes LFI en Isère, a notamment déclaré : « Il est jeune, très jeune même. Il rebondira. » Si le militant insoumis, enseignant en relations internationales à l’Université Grenoble Alpes, ne s’exprimait pas ici sur le fond de l’affaire, la droite grenobloise s’est aussitôt emparée de ses propos pour hurler au scandale.
« Taha Bouhafs, organisateur du Mois décolonial à Grenoble, accusé de violences sexuelles, “rebondira” selon le responsable LFI 38. Sur qui ? », ironise ainsi Alain Carignon, ce vendredi 13 mai 2022, sur Twitter. Le président du groupe d’opposition Société civile, droite et centre demande donc « à la majorité municipale, à Elisa Martin, candidate LFI, de condamner ce mépris de la parole des femmes ».
Idem pour Clément Chappet, candidat LR dans la 3e circonscription de l’Isère, qui demande lui aussi à Elisa Martin de « condamner les propos du responsable départemental de son mouvement et de nous assurer que la municipalité ne subventionnera plus ce Mois décolonial, dont le sulfureux Taha Bouhafs est représentatif en ce qu’il stigmatise sans honte et monte les individus les uns contre les autres ».
« Ceux qui s’affichent avec les plus extrémistes des “féministes” font l’impasse quand il s’agit de l’un des leurs », accuse le militant LR. « Ceux qui dénoncent à longueur de journée l’extrême-droite parlent de “franc-parler qui lui joue des tours” lorsqu’il s’agit d’un des leurs condamné pour injure raciale », poursuit-il. Et Clément Chappet d’en conclure : « L’indignation à géométrie variable, une fois de plus. »