FIL INFO – Les députées de La République En marche de l’Isère Émilie Chalas, Catherine Kamowski et Caroline Abadie dénoncent une instrumentalisation de l’affaire Benalla par les groupes parlementaires d’opposition. Objectif, selon elles ? Contrer le débat sur la révision de la Constitution, en cours actuellement au sein du Palais Bourbon.
À la une des médias nationaux depuis plusieurs jours, l’affaire Benalla fait réagir trois parlementaires En marche iséroises. Dans un communiqué commun, les députées des troisième, cinquième et huitième circonscription de l’Isère, respectivement Émilie Chalas, Catherine Kamowski et Caroline Abadie, dénoncent une stratégie d’obstruction du débat constitutionnel, orchestrée selon elles par les groupes d’opposition à l’Assemblée nationale.
Le visage d’Alexandre Benalla sur une vidéo le montrant en train de commettre des violences durant le 1er mai. Source Le Monde.
Alexandre Benalla, chargé de mission auprès d’Emmanuel Macron, a été identifié sur une vidéo par des journalistes du Monde en train de violenter deux personnes, en marge de la manifestation parisienne du 1er mai. Des images qui montrent en outre l’homme portant un brassard de police, alors qu’il n’appartient pas aux forces de l’ordre. De quoi susciter la colère au sein de la classe politique, de la France Insoumise au Rassemblement national, en passant par Les Républicains.
Des soupçons émis sur l’un des auteurs de la vidéo, Insoumis isérois
Dans leur communiqué, les trois députées, également membres de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, disent « [dénoncer] les faits qui se sont déroulés en marge des manifestations du premier mai », jugeant que la vidéo largement diffusée sur la Toile montre « des violences inacceptables et indignes ». Pour autant, les parlementaires ne manquent pas de s’interroger sur « le contexte de ces événements ».
Le militant et ex-candidat Insoumis isérois Taha Bouhafs est l’auteur de l’une des vidéos montrant l’agression d’Alexandre Benalla sur deux personnes durant les manifestations du 1er mai © Laurent Genin – Place Gre’net
Le sérieux de l’auteur de la vidéo est également remis en question. Sans citer son nom, le communiqué évoque « un militant France insoumise bien connu en Isère pour ses provocations violentes et répétée à l’égard des forces de l’ordre ».
En l’occurrence, Taha Bouhafs, candidat France Insoumise dans la deuxième circonscription de l’Isère lors des législatives de 2017.
Le candidat avait notamment eu maille à partir avec son concurrent En marche Jean-Charles Colas-Roy lors de la campagne des législatives en question. Et avait été filmé en train d’insulter des policiers lors de l’évacuation de l’université de Tolbiac le 20 avril dernier (cf. vidéo ci-dessous).
Évacués dès 5h par une centaine de CRS, les étudiants de #tolbiac tentent de ré-intégrer les lieux #evacuation #crs #police #rtfrance #rt #paris pic.twitter.com/WYjbqUtqzN
— NADEGE_RT_FRANCE (@nadege_RTFrance) 20 avril 2018
Pour les députées En marche, l’opposition agit « par pur conservatisme »
Pour les députées iséroises, aucun doute : l’affaire Benalla est un prétexte. « Les oppositions ne témoignent aucunement de leur souci de recherche de la vérité, mais simplement de leur volonté d’ajourner la réforme constitutionnelle dont, par pur conservatisme, ils [sic] ne veulent pas », écrivent-elles. « Je soupçonne la diminution du nombre de parlementaires d’être à l’origine de cette obstruction », estime ainsi Carole Abadie.
Autant de « manœuvres politiciennes et [de] récupérations stériles » en face desquelles les trois parlementaires disent vouloir « garder hauteur et sang-froid », afin de permettre à la Commission d’enquête nommée à cette occasion de mener son travail « dans les meilleures conditions ».
Et sans « jouer les apprentis Columbo en commentant la presse », ajoute Émilie Chalas, qui n’oublie pas de vanter « la nécessaire évolution du processus parlementaire ».