FLASH INFO – Le synchrotron européen de Grenoble (ESRF) vient d’ouvrir une nouvelle ligne de lumière capable de reproduire les conditions extrêmes de pression et de température telles qu’elles règnent par exemple au centre de Jupiter ou d’exoplanètes.
« La combinaison de la nouvelle source extrêmement brillante (EBS) avec la nouvelle ligne de lumière ouvre des possibilités uniques et passionnantes pour pousser nos expérimentations plus loin », s’enthousiasme Leonid Dubrovinsky, professeur à l’Université de Bayreuth en Allemagne. Cet utilisateur régulier de l’ESRF, arrivé fin novembre 2021 dans la technopôle grenobloise, sera le premier avec son équipe à mener, grâce à ce nouvel outil, des expériences dans des conditions extrêmes d’ultra-hautes pressions (supérieures à 4 Matm) et de températures.
Que se passe-t-il au plus profond des planètes géantes telles que Jupiter et Saturne ? Qu’est-ce qui déclenche les éruptions volcaniques ? Est-il possible de synthétiser les matériaux les plus résistants sur Terre ? Autant d’exemples de questions auxquelles les scientifiques travaillant dans les domaines des hautes pressions, hautes températures et géosciences espèrent répondre en s’appuyant sur ce nouveau laboratoire de pointe.
« Nous pouvons nous attendre à des percées dans divers domaines scientifiques »
Tout au moins, précise l’ESRF, « des processus transitoires dans des conditions extrêmes pourront être observés et des hétérogénéités d’échantillons submicroniques1De taille inférieure au micron deviendront également accessibles. Le tout, à l’échelle de la microseconde, avec une compréhension plus approfondie de processus tels que le transport (diffusion, viscosité) ou la cristallisation/fusion, dans des conditions extrêmes ».
Dès lors, « nous pouvons nous attendre à des percées dans divers domaines scientifiques », se réjouit Mohamed Mezouar, scientifique en charge du nouveau laboratoire.