FLASH INFO – La justice va-t-elle mettre un coup d’arrêt à Inspira, du nom de ce projet d’aménagement d’une zone industrialo-portuaire dans le nord Isère ?
L’affaire sera examinée mardi 6 avril 2021 par le tribunal administratif de Grenoble après plusieurs recours déposés par Vivre, l’association de protection de l’environnement basée à Salaise-sur-Sanne.
Un dossier sur lequel le rapporteur public, dont les avis sont en général suivi par le juge, va demander l’annulation. En question ? L’incompatibilité du projet avec le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage ) concernant la gestion de la ressource en eau.
Le projet Inspira est porté par la société publique locale Isère Aménagement, filiale d’Elegia, un groupement d’interêt économique présidé par Jean-Pierre Barbier, le président du Département de l’Isère. Il prévoit d’aménager sur 250 hectares supplémentaires au sud de Vienne une zone d’activités multi-modale, à la croisée du fer, du fleuve et de la route. A la clé ? La promesse de 2 000 à 3 000 emplois à l’horizon 2040.
Avis unanimement défavorable de la commission d’enquête
Mais un projet qui a reçu l’avis défavorable à l’unanimité des trois commissaires enquêteurs. Dans ses conclusions, la commission d’enquête présidée par Gabriel Ullmann pointait notamment une déficience d’états des lieux, un manque de mesures concrètes ou un report constant à des études ultérieures malgré des urgences chroniques.
Un avis que ne suivra pas le préfet, qui donnera son feu vert en décembre 2018. Mais auquel souscrivent les associations de protection de l’environnement. Elles pointent des risques d’inondations sous-évalués, des réseaux d’évacuation des eaux pluviales sous-dimensionnés, des prélèvements dans la nappe phréatique du Rhône excessifs.
« On est sur une nappe phréatique en déficit », soulignait en février 2019 à Place Gre’net Georges Montagne à l’association Vivre. « L’ancien Rhône n’est plus en crue et n’alimente plus la nappe de la même façon. »
Un dossier qui faisait également tiquer la mission régionale d’autorité environnementale, dont l’indépendance sur le sujet, a été sérieusement écornée. Le dossier « n’apporte pas d’informations sur la ressource sur laquelle se feront les prélèvements », soulignait-elle dans son avis.
Mardi 6 avril, la rapporteur public a demandé l’annulation totale ou partielle du projet. Le jugement a été mis en délibéré au 4 mai (article mis à jour le 6 avril 2021 à l’issue de l’audience).
PC