FOCUS - Trois semaines après la polémique opposant Éric Piolle à Gérald Darmanin et juste avant leur rencontre Place Beauvau ce lundi 21 septembre 2020, un sondage Viavoice sur la sécurité à Grenoble est tombé à pic pour « arbitrer le match ». Selon cette étude commandée par Hervé Gerbi, avocat grenoblois, 79 % des personnes interrogées estiment que la sécurité est « un enjeu prioritaire pour la ville de Grenoble ».
Cela ne pouvait tomber mieux et ce n'est pas du tout le fait du seul hasard. Trois semaines après la polémique opposant Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, au maire de Grenoble Éric Piolle, un sondage sur la sécurité à Grenoble s'invite opportunément dans le débat et vient remettre les pendules à l'heure.
En l'occurrence, une étude d'opinion Viavoice 1Sondage réalisé par téléphone du 7 au 11 septembre auprès d’un échantillon de 1 008 personnes, représentatif de la population grenobloise âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas commandée par Hervé Gerbi, médiatique avocat grenoblois spécialisé dans l'aide aux victimes, publiée ce lundi 21 septembre 2020. Un sondage qui tombait à point nommé, juste avant la rencontre entre Éric Piolle et Gérald Darmanin organisée le jour même à Paris, place Beauvau. Et qui apporte de l'eau au moulin sécuritaire grenoblois après la séquence en forme d'empoignade suscitée par la diffusion d'une vidéo virale montrant des dealers armés tenir un point de deal quartier Mistral.
En effet, selon cette enquête d'opinion, il appert que 79 % des personnes interrogées estiment que la sécurité est « un enjeu prioritaire pour la ville de Grenoble ». À l'inverse, 20 % déclarent le contraire, tandis que 1 % ne se prononcent pas (NSPP).
« Nous avons besoin d'une vraie doctrine en matière de sécurité à Grenoble »
« Il était important selon moi de savoir ce que les habitants pensent et vivent », a ainsi déclaré Hervé Gerbi au micro de France bleu Isère. L'avocat, qui a déboursé la coquette somme de 15 000 euros pour ce sondage, ne regrette rien. « Ayant un cabinet spécialisé dans cette question et compte tenu des enjeux pour notre ville, cela en [valait] la peine », affirme-t-il. Tout en se défendant « d'intentions politiques », dans un contexte plutôt favorable à l'expression d'un sentiment d'insécurité par la population.
« Ce sondage doit être dans le débat. Il comporte des éléments qui peuvent être intéressants pour le Premier ministre et la politique du maire de Grenoble. Nous avons besoin d'une vraie doctrine en matière de sécurité à Grenoble », a expliqué l'avocat à nos confrères.
Car estime-t-il, « le sentiment est déjà là. Nous attendons maintenant des actes qui vont permettre justement de le réduire ». Reste que, d'après les résultats de l'étude, les Grenoblois demeurent partagés sur ce fameux sentiment d'insécurité. La différence est effectivement ténue entre les 50 % d'entre eux qui se sentent en sécurité et les 47 % qui expriment le contraire, tandis que 1 % de personnes s'abstiennent de tout avis.
Les Grenoblois en majorité pour l'armement de la police municipale selon le sondage
Quels autres enseignements remarquables apporte cette photographie de l'opinion ? Tout d'abord, une majorité (68 %) considère que la sécurité relève de la responsabilité conjointe de l'État et du maire de Grenoble. Pour 20 % de l'échantillon, elle dépend seulement de la compétence du premier magistrat, 9 % des personnes interrogées s’en remettant quant à elles au seul gouvernement pour assurer leur sécurité.
Concernant la police municipale (PM) au centre de la joute Darmanin-Piolle, 57 % des personnes interrogées estiment qu’elle n'est pas assez visible, quand 38 % disent le contraire et 5 % NSPP. Quant à ses effectifs, 82 % aimeraient voir les voir renforcés, 16 % sont contre, 2 % NSPP.
Quid de l'armement de la PM auquel Éric Piolle reste farouchement opposé ? Là, 54 % des sondés sont pour, mais 42 % contre, tandis que 4 % ne s'expriment pas. Et parmi ceux qui y sont favorables, seuls 8 % souhaitent voir la PM équipée d'armes létales, 34 % préférant un arsenal non létal et 52 % optant pour les deux.
Enfin, parmi les autres révélations de ce sondage, celles concernant la vidéoprotection, à laquelle Éric Piolle s'oppose depuis son élection en 2014. Ainsi, 72 % des sondés se déclarent-ils favorables à sa mise en place contre 27 % qui n'en veulent surtout pas, un petit 1 % restant sans opinion.
Par ailleurs, notons que moins de la moitié des sondés assurent avoir été victime d'un acte de délinquance. Pour 34 % d'entre eux, il s'agissait d'une atteinte aux biens personnels (vols, cambriolages) ; pour 16 % d'entre eux d'une atteinte à leur intégrité physique.
Émilie Chalas : « forts de ces constats, agissons ! »
Les réactions de certains politiques après la parution de ce sondage ne se sont pas fait attendre. Ainsi, la députée Émilie Chalas considère-t-elle cette enquête « particulièrement édifiante ». Et pour cause, car elle confirme, se félicite l'élue, « combien le diagnostic porté par notre liste Un nouveau regard sur Grenoble était le bon [et] que nos propositions en matière de sécurité étaient adaptées ». En effet, poursuit sur sa lancée Émilie Chalas, « ce sondage montre que près d’un Grenoblois sur deux se sent en insécurité dans sa ville ».
« Forts de ces constats, agissons ! », propose ainsi l'élue restant dans l’attente d’un échange avec le ministre de l’Intérieur après son entretien avec le maire de Grenoble. « Je ne céderai pas sur ces sujets, même si l’opposition n’a que peu d’importance aux yeux de la majorité municipale », assure Émilie Chalas. « Puisque le maire est en campagne présidentielle, il faut bien que quelqu’un porte les sujets qui préoccupent les Grenoblois ! », conclut-elle.
Pas mieux pour Stéphane Gemmani, pour lequel « l’enquête de ViaVoice est un état des lieux qui va dans le sens d'un nouveau questionnement des politiques de sécurité ». L'occasion pour ce dernier de rappeler son récent appel à des états généraux de la sécurité locale, dans l'objectif de réfléchir à une solution contre l'insécurité. « Nous devons donc amplifier ce mouvement avec toutes les personnes de bonne volonté », prêche-t-il.
Alain Carignon : « la municipalité campe sur ses dogmes »
Au nombre des autres réactions, celle d'Alain Carignon, président du groupe d’opposition Société civile, divers droite et centre. Le conseiller municipal s'est immédiatement engouffré dans la brèche. « Le sondage réalisé confirme la pleine conscience des Grenoblois de la situation hors norme que vit notre ville en matière d’insécurité », assène-t-il. Pour l'élu, « rien ne justifie que nous soyons atypiques à ce point, sinon les choix municipaux [...]. Éric Piolle en est le premier responsable. »
Notamment, précise l'ancien maire de Grenoble, « en refusant l’aide de Laurent Wauquiez, qui propose un financement de 2 millions d'euros de la Région » pour la protection des Grenoblois. Las, regrette Alain Carignon, « la municipalité campe sur ses dogmes. Notre groupe d’opposition proposera au prochain conseil municipal de se prononcer sur cette aide [...]. Nous espérons qu’Éric Piolle acceptera d’écouter la voix des Grenoblois. »
Joël Kermabon
1 Sondage réalisé par téléphone du 7 au 11 septembre 2020 auprès d’un échantillon de 1 008 personnes, représentatif de la population grenobloise âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.
0 réflexion sur « Grenoble : un sondage sur la sécurité tombé à point nommé pour « arbitrer le match » Piolle-Darmanin »
je ne vois pas pourquoi M. Darmanin doit aider les pastèques à faire de la promotion gratuite à Piolle. Il faut que tous les français soient au courant ce qui les attend s’ils votent pour les gauchistes illuminés. Les grenoblois l’ont bien mérité et je ne suis pas d’accord que la région dépense 2 mln € pour la vidéosurveillance à Grenoble. Ils ont voulu le paradis gauchiste dans cette ville ? Qu’ils l’assument pleinement, sans caméras, sans policiers, mais avec les dealers, les fusillades, les migrants illégaux et légaux invités par Piolle, et avec les « médiateurs du quartier » et l’adjointe « à la tranquillité publique » :))
je ne vois pas pourquoi M. Darmanin doit aider les pastèques à faire de la promotion gratuite à Piolle. Il faut que tous les français soient au courant ce qui les attend s’ils votent pour les gauchistes illuminés. Les grenoblois l’ont bien mérité et je ne suis pas d’accord que la région dépense 2 mln € pour la vidéosurveillance à Grenoble. Ils ont voulu le paradis gauchiste dans cette ville ? Qu’ils l’assument pleinement, sans caméras, sans policiers, mais avec les dealers, les fusillades, les migrants illégaux et légaux invités par Piolle, et avec les « médiateurs du quartier » et l’adjointe « à la tranquillité publique » :))
« Le ratio efficace est d’un policier municipal pour mille habitants. Nous sommes aujourd’hui 97 agents pour plus de 157 000 habitants. On est loin du compte » disait la CFDT de la police municipale en 2014.
https://www.rue89lyon.fr/2014/12/24/prives-armes-a-feu-bientot-cameras-policiers-municipaux-grenoble-mecontents/
Résultat : aucun renfort d’effectifs et abandon des moyens qui étaient prévus (caméras, armement). Six ans plus tard, les policiers municipaux, toujours aussi peu nombreux, disent qu’ils ne peuvent pas assurer la mission et qu’on leur demande donc de fermer les yeux.
https://rmc.bfmtv.com/emission/le-blues-des-policiers-municipaux-a-grenoble-on-nous-demande-de-fermer-les-yeux-1979696.html
Mais ce matin, Bourdin a poussé Piolle dans ses retranchements et montré qu’il ne veut toujours rien faire. Alors que la région est prête à apporter 2 millions d’euros, qu’il a refusés !
Ce n’est plus de l’aveuglement, c’est du déni, c’est du mépris pour la moitié des grenoblois qui se disent en insécurité, c’est une faute grave. Dans un système normalement responsable, il y aurait mise à pied.
« Le ratio efficace est d’un policier municipal pour mille habitants. Nous sommes aujourd’hui 97 agents pour plus de 157 000 habitants. On est loin du compte » disait la CFDT de la police municipale en 2014.
https://www.rue89lyon.fr/2014/12/24/prives-armes-a-feu-bientot-cameras-policiers-municipaux-grenoble-mecontents/
Résultat : aucun renfort d’effectifs et abandon des moyens qui étaient prévus (caméras, armement). Six ans plus tard, les policiers municipaux, toujours aussi peu nombreux, disent qu’ils ne peuvent pas assurer la mission et qu’on leur demande donc de fermer les yeux.
https://rmc.bfmtv.com/emission/le-blues-des-policiers-municipaux-a-grenoble-on-nous-demande-de-fermer-les-yeux-1979696.html
Mais ce matin, Bourdin a poussé Piolle dans ses retranchements et montré qu’il ne veut toujours rien faire. Alors que la région est prête à apporter 2 millions d’euros, qu’il a refusés !
Ce n’est plus de l’aveuglement, c’est du déni, c’est du mépris pour la moitié des grenoblois qui se disent en insécurité, c’est une faute grave. Dans un système normalement responsable, il y aurait mise à pied.
Merci à Gérald Darmanin d’aider notre ville de Grenoble et les Grenoblois ?
Des caméras sans pc de surveillance et d’actions, avec aussi peu de policiers municipaux à Grenoble, seraient d’une efficacité faible.
Sans volonté d’une politique sécuritaire globale de la part d’Éric Piolle dans le déni, rien ne bougera à Grenoble ?
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1427796254087492&id=244779385722524
Merci à Gérald Darmanin d’aider notre ville de Grenoble et les Grenoblois ?
Des caméras sans pc de surveillance et d’actions, avec aussi peu de policiers municipaux à Grenoble, seraient d’une efficacité faible.
Sans volonté d’une politique sécuritaire globale de la part d’Éric Piolle dans le déni, rien ne bougera à Grenoble ?
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1427796254087492&id=244779385722524